Célébration en Belgique du 5è anniversaire du parti MSD
Politique

@rib News, 21/07/2014

Le parti MSD a soufflé ses 5 bougies

Le parti Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie (MSD, section Belgique) a fêté son 5è anniversaire samedi dernier à Anvers, la ville portuaire de Belgique, en présence du président du parti Alexis Sinduhije (photo), en exil forcé depuis mars dernier.

Plusieurs membres et leaders de l'ADC-Ikibiri à l'étranger s'étaient joints aux membres et sympathisants MSD. Malgré le bâton dans les roues, le MSD se dit toujours déterminé à poursuivre sa lutte pour un Etat de droit, la concorde nationale et le développement intégré du Burundi.

Normalement célébré le 8 juin, l'anniversaire était postposé cette année en raison de 4 mois  de sanctions infligées par le ministère de l'Intérieur, consécutivement à une marche-manifestation organisée le 8 mars et qui a été durement réprimée par le pouvoir, allant jusqu'à des peines à perpétuité, à la suspension du parti pendant 4 mois et à l'exil du président Sinduhije.

Mais, il faut dire que, même avant le 8 mars dernier, les relations entre le pouvoir actuel dominé par le CNDD-FDD (Conseil National de la Défense de la Démocratie-Forces de Défense de la Démocratie) et le MSD, surtout son  président Sinduhije, ont toujours été tumultueuses depuis la création du parti en juin 2009. Alexis Sinduhije a été notamment arrêté et emprisonné 2 fois, exilé 2 fois également et Bujumbura a demandé deux fois sans succès  son extradition (Tanzanie, Belgique). Et aujourd'hui une vingtaine de membres et leaders actifs du MSD croupissent dans les geôles. Sans compter plusieurs autres emprisonnés ou tués juste pour leur simple appartenance au parti d'Alexis Sinduhije. 

Malgré ces persécutions, les MSD ne désarment pas ! Et pour reprendre la citation du philosophe allemand Friedrich Nietzsche, « ce qui ne tue pas [Sinduhije], [le] rend plus fort ». Selon le président du MSD, « le MSD reste un parti solidaire et les tentatives du régime Nkurunziza de le « nyakuriser » (le diviser) ont toujours échoué jusqu'à présent. Ce dont Sinduhije est fier : «  aujourd'hui, le parti est très solide. Je suis très fier des membres du parti. Fier de leur travail. Mais le travail n'est pas facile, parce que nous avons en face un gouvernement qui est totalement liberticide ».

Dans son mot de circonstance, le président du MSD a insisté sur le changement nécessaire au Burundi . Un changement pour une démocratie sans violence, égoïsme ou exclusion sociale, qui ne tue pas, qui ne persécute pas ses citoyens, qui n'emprisonne pas les gens arbitrairement et qui ne tolère pas la corruption ou enrichissement illicite.

« Les Burundais ont soif d'une démocratie qui respecte les gens, petits et grands, pauvres et riches, instruits et non instruits. Une démocratie qui respecte les droits des rapatriés mais aussi de ceux restés légalement sur leurs terres ; une démocratie où la justice n'applique pas le « deux poids, deux mesures » ; une démocratie qui respecte le multipartisme et promeut l'indépendance de la magistrature et la liberté de la presse. Bref, c'est cette démocratie dont nous avons soif et pour laquelle le parti MSD milite depuis sa création. C'est la démocratie prônée par nos héros de l'indépendance et de la démocratie, le Prince Louis Rwagasore et le président Melchior Ndadaye », a renchéri le président du MSD.

Pour arriver à cette démocratie, Sinduhije est conscient que l'opposition a du pain sur la planche et que le MSD à lui seul, ne saurait pas y arriver dans le court terme. D'où il a appelé à une synergie plus forte des acteurs politiques et de la société civile pour chasser, par les urnes, un groupe restreint  de corrompus qui tuent et s'enrichissent illicitement pendant que les indicateurs économiques sont au rouge et que le pouvoir d'achat de la population ne cesse de dégringoler. « Nous nous préparons aux élections l'an prochain. C'est l'occasion de faire partir ce petit groupe qui asphyxie tout le pays. Tous les Burundais (moi, toi, ADC-Ikibiri, UPRONA, les autres partis, société civile, les confessions religieuses, les médias, les hommes/femmes d'affaire et une grande partie des CNDD-FDD qui sont contre ce groupe) mobilisons-nous pour les faire partir en 2015 »

Signalons que des membres et leaders des autres partis de l'ADC-Ikibiri étaient présents. On pouvait voir notamment Abdoul Nzeyimana, vice-président de la section Belgique de l'UPD-Zigamibanga et Alfred Bagaya, vice-président du parti FNL Rwasa. On a vu également Philippe Ndagijimana, président de la section Belgique de l'Uprona de Charles Nditije.

C'est ainsi que le président Sinduhije a terminé son mot en invitant le public à se préparer sérieusement aux échéances électorales déjà annoncées. En plus d'un soutien financier ou technique, la diaspora burundaise a été priée d'apporter aussi son soutien moral et idéologique au MSD et à toute l'alliance Ikibiri qui présentera un seul candidat aux élections en 2015, a rappelé Sinduhije.

Par Jérôme Bigirimana