De nouveaux organes portés à la tête de l’Uprona lors des états généraux contestés
Politique

RFI, 28-07-2014

Burundi : Charles Nditije accuse le pouvoir de noyauter l’Uprona

 Quatre personnes ont été légèrement blessées et quatre autres arrêtées par la police, dimanche à Bujumbura, alors que des partisans de Charles Nditije, débarqué par le pouvoir, tentaient d’empêcher la tenue des états généraux de l'Uprona, principal parti tutsi d'opposition. Une réunion organisée par Concilie Nibigira (photo), désignée à la tête de ce parti par le ministre de l'Intérieur.

La polémique bat son plein sur la question de savoir qui sont exactement les centaines de personnes qui ont participé à ces états généraux du parti Uprona, dimanche, et qui ont modifié les statuts et désigné les organes dirigeants suivant une nouvelle procédure, non prévue dans les statuts du parti.

Etaient présents sur place, le premier vice-président burundais et les ministres envoyés aux affaires par Concilie Nibigira, des cadres bien placés. Il y avait également des jeunes, beaucoup de jeunes, certains à l’aise et d’autres qui semblaient bien dépaysés. Mais ce qui a le plus frappé, c’était l’absence des députés, des responsables provinciaux et communaux de l’Uprona et, surtout, des innombrables anciens hauts responsables issus ce parti, qui fut pendant longtemps aux affaires dans le pays - la dernière fois entre 1996 et 2003.

Ouvert aux jeunes

« On ne peut pas fermer les portes parce que les ténors disent non », a déclaré Concilie Nibigira. « On est ouvert aux jeunes et c’est ça le changement au sein du parti Uprona. Ce n’est pas un nouveau parti, c’est le parti Uprona, mais qui a ouvert grandement la porte pour les jeunes ».

Dehors, son rival Charles Nditije, évincé de la tête du parti Uprona par le ministre burundais de l‘Intérieur est catégorique : la plupart des participants à ces états généraux de l’Uprona appartiendraient au parti au pouvoir au Burundi, selon lui. « Les gens qui sont venus à ces états généraux ne sont pas du tout des militants, mais plutôt des jeunesses, des femmes affiliées au Cndd-FDD », a-t-il affirmé.

Concilie Nibigira nie catégoriquement et assure de son côté que ce sont bien des Badasigana, le nom des militants de l’Uprona, qui sont sur place. Mais qui sont exactement les Badasigana ? « Les Badasigana, c’est de la base au sommet : toute personne qui se sent membre, ou ami, collègue, et tout consort du parti Uprona », explique Concilie Nibigira.

Ce débat entre Concilie Nibigira, présidente légale de l’Uprona, et Charles Nditije, qui se dit président légitime de ce parti, risque de durer très longtemps.