Protection des citoyens, élections, santé au menu de la rencontre Kerry-Nkurunziza
Diplomatie

PANA, 05 août 2014

John Kerry tient des pourparlers avec 5 nations africaines

Washington DC, Etats-Unis – Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a eu des rencontres, lundi à Washington DC, avec les présidents Blaise Compaore du Burkina Faso, Pierre Nkurunziza du Burundi, Joseph Kabila de la République démocratique du Congo, Mohamed Ould Aziz de la Mauritanie et le Premier ministre libyen, Abdullah Al-Thinni.

La PANA rapporte que les rencontres, qui ont été tenues en marge du Sommet des dirigeants des Etat-Unis et de l'Afrique, se sont concentrées sur les relations bilatérales entre les cinq pays africains et les Etats-Unis.

Sur le Burundi, M. Kerry a déclaré que les Etats-Unis travaillent avec le gouvernement pour augmenter ses capacités en ce qui concerne l'application de la loi, le système judiciaire et l'armée, pour développer les institutions et les procédures qui protégeront les citoyens et établiront une fondation pour une stabilité nationale et régionale à long terme.

Il a également déclaré que les Etats-Unis travaillent avec la commissions indépendantes nationales électorales pour améliorer la qualité de l'éducation au vote et pour renforcer la formation des officiels électoraux, ainsi que pour développer des procédures de résolution des disputes électorales afin d'établir la confiance parmi les citoyens dans le processus électoral.

"Les Etats-Unis ont fourni plus de 53 millions de dollars US de financement dans l'année budgétaire 2013 pour le Burundi, de prime abord pour soutenir des programmes relatifs à la santé, y compris ceux dirigés vers la lutte contre le VIH/SIDA, le paludisme, la malnutrition et de fournir plus de santé maternelle et infantile, ainsi que des efforts de Planning familial".

"Nous nous sommes également engagés avec le Burundi sur un ensemble de questions plus larges comme la gestion des conflits avec une jeunesse très vulnérable, le déploiement de missions de maintien de la paix du Burundi et nous nous réjouissons de nos relations", a-t-il dit.

Le président Nkurunziza a remercié les Etats-Unis pour leur soutien au Burundi pour son développement et sa stabilité, notant "qu'étant un pays post-conflit qui avait eu beaucoup de difficultés dans le passé, nous avons besoin de tout le soutien et des encouragements et aujourd'hui nous sommes heureux d'être revenus à la paix".

Le président a déclaré que comme partie de sa contribution à la paix en Afrique, le gouvernement a déployé des soldats de la paix dans certains pays qui sont en difficulté, comme la Somalie, la République centrafricaine et la Côte d'Ivoire, ajoutant qu'il enverra également très bientôt des troupes au Soudan du Sud.

A la rencontre avec le président Compaoré, le secrétaire d'Etat a présenté ses condoléances au président à la suite de la mort de 28 Burkinabé qui étaient parmi les 116 passagers du vol d'Air Algérie qui s'est écrasé le 24 juillet au Mali.

Il a félicité le Burkina Faso pour avoir contribué de manière significative à l'avancement de la paix et de la sécurité régionales, tout en notant que les Etats-Unis apprécient à sa juste valeur la contribution du gouvernement aux missions de maintien de la paix de l'ONU et aux efforts de médiations régionales.

"Nous apprécions également de manière particulière ce que vous avez fait à l'égard des négociations ayant eu lieu à Alger, concernant le Mali. Il y a de sérieux défis dans cette région. Tout le monde comprend cela".

"Nous avons été profondément engagé dans la tentative d'aider dans un certain nombre de lieux différents à bâtir la stabilité et chaque pays qui contribue à cela fait une importante contribution à la stabilité et au développement futur de l'Afrique elle-même», a déclaré M. Kerry.

En réponse, le président Compaoré a remercié les Etats-Unis pour ses expressions de compassion envers les victimes du crash de l'avion d'Air Algérie.

Il a exprimé de la gratitude au président Obama pour avoir accueilli le Sommet, déclarant qu'il est important pour la croissance et le développement de l'Afrique, la stabilité du continent et de la région, ainsi qu'il donne encore aux leaders l'opportunité de forger de nouveaux partenariats.

"Nous avons besoin de travailler ensemble pour voir ce que nous pouvons faire pour contribuer ensemble à la paix et à la stabilité internationales", a déclaré le président Compaoré.

Sur les discussions avec le président Kabila, le secrétaire d'Etat a exprimé de la gratitude au dirigeant de RDC pour avoir offert son aide pour faire face aux problèmes de FDLR et des problèmes avec le groupe M23, ensemble avec la mission des Nations unies en RDC (MONUSCO).

"Ce processus continue et c'est un processus qui aidera à amener finalement la paix et la stabilité à la région", a noté M. Kerry.

Le président Kabila a, pour sa part, déclaré que la situation dans la région a continué à évoluer et avance vers la bonne direction, ajoutant : "La RDC vit maintenant dans une ère de paix et nous avançons vers la stabilité et la stabilité à long terme dans tous les secteurs pas seulement de la sécurité, mais également du développement économique et du développement de la région prise comme un ensemble".

A la rencontre avec le dirigeant mauritanien, M. Kerry l'a félicité pour sa récente réélection et également pour avoir été élu président en exercice de l'Union africaine.

"Je voudrais également le remercier pour son leadership en aidant à négocier un cessez-le-feu entre le gouvernement du Mali et trois groupes rebelles au nord du Mali".

"Les Etats-Unis sont profondément engagés avec le gouvernement de la Mauritanie sur les initiatives de contre-terrorisme et nous sommes impliqués à travers l'armée mauritanienne, en travaillant avec elle, l'aidant en lui fournissant les capacités aériennes, la formation, les techniques avancées de contre-terrorisme, qui permettent à l'armée de sécuriser les frontières et de réagir très rapidement et de manière décisive à toutes sortes d'incursions terroristes", a-t-il dit.

Il a indiqué que les Etats-Unis assistent également le gouvernement mauritanien à établir des solutions régionales aux problèmes régionaux, notant que cela tient particulièrement à coeur le président Abdel Aziz qui s'y concentre, étant de nos jours, le président en exercice de l'Union africaine.

Le président Abdel Aziz a remercié les Etats-Unis pour avoir maintenu les relations bilatérales avec son pays, déclarant : "Je suis très satisfait de l'état de nos relations. Les Etats-Unis nous aident dans le renforcement des capacités. Ils aident nos forces armées et nos forces de sécurité, surtout en termes de composantes aéroportées. Cela produit de très bons résultats et cela nous a permis de sécuriser notre territoire".

Parlant au Premier ministre libyen, Abdullah Al-Thinni, le secrétaire d'Etat américain a déclaré : "Nous sommes dans une situation critique en Libye. Nous encourageons beaucoup tous les Libyens à respecter les élections récentes du Conseil des représentants et de soutenir le travail de définition de la Constitution et de rejeter l'utilisation de la violence".

M. Kerry a déclaré que les challenges de la Libye ne peuvent réellement être résolus que par les Libyens eux-mêmes, "mais nous sommes engagés à les accompagner au moment où ils s'engagent dans le travail difficile pour le faire et nous croyons que la Libye dispose d'opportunités, même en ces moments difficiles".

"Et nous avons l'intention de travailler en étroite collaboration avec nos amis libyens dans leurs efforts d'essayer d'aider à renforcer les capacités du gouvernement pour être capable de restaurer la stabilité dans ce pays".

"Comme nous l'avons annoncé le 26 juillet, nous avons eu à temporairement, et j'insiste temporairement, transférer notre personnel hors de l'ambassade à Tripoli à cause des combats en cours autour d'eux, pas directement sur le lieu, mais autour".

"Et nous avons voulu être sûrs de mettre en sécurité notre personnel, qui opère temporairement dans d'autres lieux".

"Par dessus tout, nous voulons que les élections récentes qui ont eu lieu en Libye soient respectées et cela signifie que le Conseil des représentants légitimes a besoin d'être installé et que le gouvernement doit d'être capable de continuer à travailler".

"Nous sommes déterminés à continuer de soutenir les populations libyennes, à travailler avec le gouvernement libyen et à retourner notre personnel à Tripoli dès que la situation sécuritaire le permettra".

En réponse, Al-Thinni a exprimé son appréciation au gouvernement des Etats-Unis pour son soutien à la Libye et du président Obama, ainsi que du peuple américain pour le rôle spécial qu'ils ont joué avant et après la libération de la Libye.

Il a également salué le mouvement d'Obama de geler les avoirs de l'ancien dictateur libyen, Mouammar Khadafi et ses anciens alliés, tout en notant : "J'apprécie également à sa juste valeur le rôle joué par le président Obama dans la sécurisation du pétrolier libyen, qui a été pris en otage".

Il a lancé un appel aux Etats-Unis de rester aux côtés des populations de la Libye et de son gouvernement, "afin qu'il puisse surmonter la très difficile période qu'elle est en train d'expérimenter et surtout en mettant la pression sur les différentes parties en guerre de cesser les combats et les autres actes de violence autour de Tripoli et de Benghazi".

La PANA rapporte que le secrétaire d'Etat américain a également eu une rencontre avec le vice-président angolais, Manuel Domingo Vicente et l'a remercié avec le gouvernement angolais de leur coopération énorme et de leur leadership en ce qui concerne le processus de Kimberly et le processus des Grands Lacs, le M23 et le FDLR.

Le ministre tunisien des Affaires étrangères était également au Département d'Etat pour avoir des entretiens avec M. Kerry.