Burundi : il faut des stratégies efficaces pour la conservation des forêts
Société

@rib News, 13/08/2014 – Source Xinhua

Savin Sabumukiza, expert national au projet "Mesure, Notification et Vérification" (MNV) de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), invite le gouvernement burundais à adopter en urgence des stratégies efficaces pour remédier aux problèmes de la conservation des forêts, aussi bien en amont qu'en aval.

Dans une récente interview accordée en marge des travaux d'un atelier de mise en place de la plateforme de la société civile pour le processus de la "Réduction des émissions de gaz à effet de serre issues de la déforestation et de la dégradation forestière" (REDD), M. Sabumukiza a indiqué qu'il faudrait s'attaquer aux problèmes de la gestion foncière et de la conservation des forêts notamment à travers la bonne gestion des ressources qu'abrite cet écosystème.

Pour aller de l'avant dans la mise en oeuvre du processus de la REDD, cet expert recommande au gouvernement burundais de mettre en place un système national de suivi des forêts.

Saluant l'adoption par le gouvernement burundais de lois importantes comme le code de l'environnement et le code forestier, M. Sabumukiza a déploré la violation des dispositions contenues dans ces codes et la destruction par ici par là des forêts naturelles qui abritent des essences rares depuis des milliers d' années.

Il faut rapidement établir les responsables sur les auteurs des destructions des écosystèmes forestiers au Burundi, a souligné l' expert.

"Ceux qui détruisent en premier lieu les forêts, ce ne sont pas les populations. Non, je ne pense pas que ce soit les populations voisines des réserves forestières qui soient impliquées dans les violations des limites imparties aux aires protégées. Je pense que les plus hautes autorités nationales devraient sévir pour réprimer sans pitié tout délinquant en la matière afin de dissuader quiconque veut s'adonner à la destruction du patrimoine forestier national", a-t-il déclaré.

De la sorte, a-t-il poursuivi, on peut espérer que des coupes illicites frappant des boisements forestiers sur l'étendue du territoire, à défaut d'enrayer ce phénomène destructeur des écosystèmes forestiers, pourraient être réduites.

Pour M. Sabumukiza, le fer de lance du processus de la REDD au Burundi est le respect scrupuleux des codes de l'environnement et de la forêt.

Par ailleurs, il a propose que le Burundi mette l'accent sur le reboisement, la surveillance accrue des ressources forestières disponibles et la promotion des exploitations programmées et coordonnées.

Le Rwanda voisin peut servir de modèle pour le Burundi, estime cet expert. Au niveau de la conservation forestière, a-t-il affirmé, le Rwanda, avec les mêmes problèmes démographiques et de petitesse que le Burundi, a mis en place un projet qui, d'ici 25 ans, permettra d'atteindre une couverture forestière de 30%.

"Au Burundi, nous avons des problèmes de terres, de démographie et d'insuffisance de forêts. Actuellement, je vous dirais que pour le Burundi, nous ne connaissons ni la superficie de nos forêts, ni leur niveau de dégradation, ni les changements intervenus en leur sein au cours de chaque année", a affirmé M. Sabumukiza.

La progression de la sécheresse dans la région naturelle de Bugesera en province de Kirundo (nord) est le résultat d'une déforestation à outrance, a-t-il ajouté.