Des morts, maisons incendiées, boutiques et ménages pillés au Burundi
Sécurité

PANA, 18 août 2014

Bujumbura, Burundi - La nuit de samedi à dimanche a été ponctuée par un regain d’insécurité qui a occasionné des dégâts humains et matériels et deux personnes tuées, cinq maisons d’habitation incendiées, trois boutiques et autant de ménages qui ont été pillés de leurs biens par des individus armés non encore clairement identifiés à l’ouest, au nord et au sud du Burundi, ont rapporté dimanche, des correspondants locaux de presse.

Un enseignant du primaire et un élève du secondaire figurent au nombre des personnes qui sont mortes fusillées à domicile peu après minuit par des individus armés non-identifiés à Bubanza, une province de l’Ouest du Burundi, selon la même source qui n’a cependant pas fourni le mobile exact de ce double meurtre.

Plus au nord du Burundi, en province de Kirundo, la même source a fait état d’un acte criminel qui a été perpétré par des malfaiteurs non encore là aussi clairement identifiés dans la nuit de samedi à dimanche, en mettant le feu sur cinq maisons d’habitation.

L’information a été encore relayée par la Radio publique africaine (Rpa, indépendante) en soutenant qu’il y aurait derrière un acte d’intolérance politique.

La cohabitation pacifique entre les partis devient de plus en plus mauvaise dans certaines contrées du pays à l’approche des élections générales de 2015. Cette mauvaise cohabitation se caractérisait jusque-là, surtout par des bagarres entre de jeunes instrumentalisés par des partis politiques rivaux et c’est pour la première fois qu’elle monte d’un cran par l’incendie de maisons dans le cas qui a été précisé par la Rpa.

Selon encore la radio d’Etat burundaise, la nuit de samedi à dimanche a été également cauchemardesque pour certains habitants de la province de Makamba, au sud du pays où trois ménages et autant de boutiques de commerce ont été dévalisés de leurs biens par un groupe d’une dizaine d’individus armés d’un fusil artisanal communément appelé "Mugobore".

Un militaire en permission a résisté à l’assaut, parvenant à récupérer le fusil sur les assaillants qui se sont cependant retournés contre lui en lui assénant des coups de gourdin avant de prendre le large vers une destination non encore connue.

La province de Makamba faisait déjà la Une de l’actualité ces derniers jours pour des cas vols à main armée généralisés dans les ménages et les boutiques.

L’insécurité résiduelle au Burundi, après plusieurs décennies de guerre civile, avait poussé le gouvernement à mettre sur pied des comités mixtes de sécurité qui rassemblent la population, les forces de l’ordre et l’administration pour des patrouilles nocturnes.

Le désarmement volontaire des populations, qui s’était massivement équipées à l’ombre de la guerre civile, n’a toutefois pas permis de récupérer toutes les armes détenues illégalement par les civils et qui continuent à tuer au Burundi pour divers motifs liés surtout à la pauvreté ambiante, aux conflits fonciers, aux vols à main armée de survie et autres règlements de comptes.

On estimait, au plus fort de la guerre civile des années 1990-2000, à quelque 100.000 ménages en possession illégale d’armes légères et de petit calibre pour l’autodéfense civile.

La difficile réinsertion socioprofessionnelle de dizaines de milliers d’anciens combattants gouvernementaux et rebelles de la guerre civile, figure toujours en bonne place des sources d’inquiétude pour la paix sociale au Burundi, reconnaît-on dans les milieux sécuritaires à Bujumbura.