Burundi : quarante corps ligotés retrouvés flottant sur un lac
Sécurité

@rib News, 26/08/2014 – Source AFP

 Plusieurs cadavres, certains ligotés ou dans des sacs, ont été récemment découverts flottant dans la partie burundaise du lac Rweru, qui sépare Rwanda et Burundi, ont annoncé les autorités de Bujumbura, Kigali démentant mardi que ces corps proviennent du Rwanda.

Des pêcheurs de la commune burundaise de Giteranyi ont dit avoir aperçu une quarantaine de corps flottant sur le lac depuis début juillet, a indiqué par téléphone le président de leur association, Sadiki Nyandwyi.

« Nous confirmons ces informations. Il y a de nombreux corps, souvent ligotés qui flottent sur le lac Rweru, même si probablement le chiffre de 40 rapporté par les pêcheurs est exagéré », a déclaré lundi soir le ministre burundais de l’Intérieur Edouard Nduwimana.

« Mais ce qui est certain, ce qu’il y a de nombreux corps flottants sur le lac Rweru comme cela a été confirmé par l’administration locale, qui s’est rendue sur les lieux », a-t-il poursuivi.

Lundi, une équipe mixte burundo-rwandaise, comprenant des responsables des administrations et des polices des deux pays, a découvert trois cadavres sur le lac Rweru. Deux étaient enfermés dans un grand sac, le troisième était ligoté.

Depuis une semaine, cinq corps ont été découverts sur le lac par les autorités locales burundaises. « D’après les rapports qui nous sont transmis par l’administration locale, (...) ce ne sont pas des Burundais », a assuré M. Nduwimana.

Selon les pêcheurs, « ces cadavres viennent de la rivière Akagera qui se déverse dans le lac Rweru, ce qui nous laisse croire, présumer, que ce sont des cadavres en provenance du Rwanda, mais sans confirmation », a ajouté le ministre de l’Intérieur.

Il a souligné que « les enquêtes sont nécessaires pour confirmer ou infirmer si ces corps viennent du Rwanda ou sont jetés dans ce lac à partir du Burundi ».

La police rwandaise a de son côté démenti mardi dans un communiqué que les corps retrouvés soient ceux de citoyens rwandais.

« Nous pouvons confirmer qu’il n’y a aucun Rwandais porté manquant parmi les corps », a déclaré le chef de la police criminelle rwandaise, Theos Badege.

La rivière Akagera, qui prend sa source au Rwanda, avant de passer en Burundi et en Tanzanie et se jeter dans le lac Victoria en Ouganda, avait charrié de nombreux corps durant le génocide de 1994 au Rwanda.

En 2006, des corps d’opposants burundais, assassinés lors de violences politiques, avaient été jetés dans divers cours d’eau du pays.


 

BBC Afrique, 26 août 2014

Grands Lacs : des corps dans une rivière

Des dizaines de cadavres ont été aperçus flottant dans un lac situé entre le Burundi et le Rwanda près de la frontière avec la Tanzanie.

Les autorités de la province burundaise où les corps ont été vus indiquent que les victimes ne sont pas des citoyens burundais.

Mais la Police Nationale du Rwanda a également réfuté les allégations selon lesquelles les corps proviendraient du Rwanda.

La population locale, près du lac Rweru, y compris les pêcheurs, disent qu'ils ont commencé à voir les cadavres il y a quelques semaines.

La première victime aurait été jetée dans le lac en juillet et selon certains habitants de la localité, au moins 50 corps ont été répertoriés.

Cinq corps ont été vus, dimanche et lundi.

Un responsable burundais qui fait le tour du lac lundi, a déclaré à la BBC qu'il avait lui-même vu des corps enveloppés dans deux sacs.

Le fonctionnaire, Jean Berchmans Mpabansi, a déclaré qu'il n'a pas pu se rendre dans un autre endroit où plusieurs corps ont été signalés.

Il a déclaré que les victimes n'étaient pas des citoyens burundais parce qu'ils avaient été charriés par la rivière Akagera qui coule du Rwanda.

Des représentants de la police rwandaise qui ont visité le lac avec le responsable burundais ont indiqué que personne n’a été porté disparu sur le territoire rwandais.

Les corps sont souvent découverts à un stade avancé de décomposition, ce qui fait craindre des maladies.

La population locale est fortement tributaire du lac pour ses besoins en eau dans la province semi-aride de Muyinga située dans le nord-est du Burundi.