La prière présidentielle et l'hospitalisation de Mbonimpa à la Une à Bujumbura
Nouvelles locales

APA, 01-09-2014

Bujumbura (Burundi) - La clôture de la prière d’action de grâce organisée par la famille du chef de l’Etat, l’évacuation du militant des droits de l’homme Pierre Claver Mbonimpa de la prison vers l’hôpital et la minorité Batwa qui se plaint de ne plus pouvoir vivre de son métier traditionnel de poterie, sont les sujets à la une des journaux burundais de ce lundi.

Selon la Radio télévision nationale burundaise RTNB, la prière d'action de grâce organisée depuis jeudi dernier par la famille du Chef de l'Etat pour les neuf (9) ans passés au pouvoir, a été clôturée dimanche au stade de la province de Ruyigi.

En marge de cette prière, les hautes autorités du pays ont non seulement suivi la parole de Dieu, mais aussi des formations sur le leadership, de même que les jeunes.

A propos de cette prière, l'agence privée Net Presse écrit que « depuis qu'il a accédé à la magistrature suprême pour la première fois en 2005, le président de la République est resté muet à tous ceux qui lui font remarquer que le Burundi est un Etat laïc comme le précise la constitution qui régit le pays.

La radio privée RPA, quant à elle, fait savoir que Pierre Claver Mbonimpa, militant des droits de l'homme emprisonné depuis plus de trois mois pour atteinte à la sureté intérieure et extérieure du pays et usage de faux document après avoir dénoncé "des entrainements paramilitaires de jeunes Burundais en RDC", a été évacué d'urgence vendredi pour des soins à l'hôpital où il reste hospitalisé. Il serait "atteint d'hypotension". "Ce sexagénaire souffre de diabète chronique comme l'ont attesté les médecins", selon la RPA.

Le tribunal de grande instance et la Cour d'appel de Bujumbura ont rejeté la demande de sa mise en liberté provisoire, une requête formulée par ses avocats s'appuyant sur un circulaire du ministre de la Justice et le code de procédure pénale relatifs au traitements particulier des détenus âgés de plus de 60 ans et atteints des maladies chroniques », indique la RPA.

Le journal indépendant "Iwacu" a quant lui écrit sur la vie des Batwas (pygmées), ethnie minoritaire encore marginalisée qui se lamente de ne plus pouvoir vivre de la poterie qui est pourtant son métier traditionnel.

Une représentante de 89 familles batwas a confié au journal Iwacu que "la faim fait des ravages surtout chez les enfants." Selon elle, les récoltes s'épuisent très vite car elles sont insuffisantes. Elle a par ailleurs fait savoir que ces familles vivent sur une montagne avec un sol rocheux où rien ne pousse. Certains enfants abandonnent l'école ou vont en ville pour mendier, a-t-elle ajouté.

L'administrateur de la commune Gitega a confié à Iwacu que "c'est un peuple difficile à gérer". "Qu'ils commencent d'abord à exploiter les terres qu'ils ont", a martelé Valentin Nahimana.

Il a affirmé que l'Etat a donné aux Batwas des parcelles, des chèvres et des tôles : "Ils ont reçu des chèvres dans le but de fertiliser le sol. Mais, ils les ont toutes mangées." "Certains ont même vendu leurs parcelles", a-t-il encore dit.

Pour l'administrateur communal, aucun d'entre eux n'a "la volonté de travailler". L'administrateur précise que la question des terres est nationale. Et de conclure : "Par ailleurs, l'Etat n'a pas de terres à distribuer."