Les charbonniers en grève suite aux mesures contre la déforestation au Burundi
Economie

PANA, 03 septembre 2014

Bujumbura, Burundi  - La ville de Bujumbura connaît une pénurie de charbon de bois pour les besoins de cuisson depuis bientôt une semaine, suite à une grève des charbonniers qui entendent ainsi faire pression contre de récentes mesures draconiennes du ministère de l’Environnement, visant à freiner la déforestation.

Sur les rares points de vente encore en possession de quelques sacs de charbon qui étaient descendus ces derniers jours dans la capitale burundaise des provinces d’approvisionnement, les prix ont fini par passer du simple au double au détail.

Les consommateurs renvoient dos-à-dos les charbonniers et le ministère de l’Environnement dont le dialogue ne parvient toujours pas à ramener le calme sur le marché local de ce qui passe pour de l’or noir des Burundais.

Le charbon de bois constitue, en effet, dans 90% de ménages du Burundi, toutes catégories confondues des riches et des pauvres, la principale source d’énergie abordable dont l’exploitation à outrance commence, par contre, à dénuder une grande partie du territoire national, déplore-t-on dans les milieux environnementalistes à Bujumbura.

Face au danger d’une déforestation encore plus grave qui guette le pays, le ministère de l’Environnement a commencé à appliquer une réglementation stricte de la coupe du bois.

C’est ainsi qu’une attestation de possession d’un boisement privé est depuis peu délivrée par le ministère de l’Environnement à qui veut exercer le métier de charbonnier dans les normes voulues.

Une autre attestation du ministère de l’Environnement est octroyée aux seuls charbonniers capables de prouver que le boisement avait l’âge mûr au moment de son exploitation.

Les charbonniers avaient également multiplié des grèves l’année dernière, cette fois-là, suite à une autre mesure qui limitait le chargement débordant de sacs de charbon à bord de camions pour plus de sécurité routière.

Les taxes et impôts du secteur sont également à l'origine de mouvements fréquents d'humeur chez les charbonniers au Burundi.

Les forêts et autres réserves naturelles du Burundi, quant à elles, ont encore souffert, durant la saison sèche finissante, de feux de brousse imputables surtout aux éleveurs de bétail à la recherche de l’herbe tendre pour les animaux, à l’agriculture sur brûlis ou encore à la pyromanie.