Kadhafi sollicite un « Plan Marshall » pour l'Afrique
Afrique

PANA, 12/07/2009

M. Kadhafi, longtemps l'une des bêtes noires des Etats-Unis, a échangé jeudi soir une poignée de main remarquée avec le président américain Barack Obama.L'Aquila, Italie - Le guide libyen, Mouammar Kadhafi, président en exercice de l'Union africaine (UA), qui s'est adressé vendredi à L'Aquila (Italie) aux chefs d'Etat et de gouvernement du groupe des huit pays les plus industrialisés (G8), a mis en exergue les besoins de l'Afrique en terme d'investissement extérieur, pour lui permettre d'exploiter ses énormes ressources, précisant que les bonnes intentions et les promesses d'aides faites par les précédentes réunions du G8 à l'Afrique ne sont pas suivies d'effets.

"Nous avons des projets nécessitant des investissements et qui sont de nature à satisfaire les besoins du continent, tels le barrage d'Inga au Congo, le Lac Tchad et le Delta du Nil", a annoncé le guide libyen aux pays du G8 qui voudraient aider l'Afrique, faisant également part du besoin de programmes de financement tels que le plan Marshall américain en faveur de l'Europe.

Le guide libyen, qui prenait la parole au cours de la séance réservée par le sommet du G-8 aux discussions sur les problèmes du continent africain, a appelé ceux, qui veulent aider le continent africain, à le faire sans lui imposer des conditions, à l'instar du modèle politique occidental imposé au continent africain.

"L'Afrique, de par ses structures sociales, s'accommode d'un système social naturel que les pays occidentaux, après des décennies de colonisation et d'esclavage, ont du mal à cerner", a précisé le président de l'Union africaine qui estime que la démocratie, c'est le fait que le peuple soit au pouvoir, comme dans le cas de la "démocratie populaire directe" libyenne où chaque homme et chaque femme exerce le pouvoir.

Le guide Mouammar Kadhafi a par ailleurs recommandé que les pays pauvres, tels que le Malawi, le Burkina Faso, la Guinée-Bissau, le Tchad, le Niger, le Burundi et Djibouti soient également invités aux prochaines réunions du G8, au lieu de les limiter à la participation des seuls pays riches, pétroliers, gaziers et industriels.

Le président de l'UA qui faisait écho, lors de cette séance, à la voix unique de l'Afrique, a passé en revue les plus importantes décisions arrêtées par le sommet de Syrte 2009, à savoir la transformation de la Commission de l'UA en une Autorité de l'Union dotée d'un coordinateur de la politique étrangère africaine, afin que dès à présent toute entente avec l'Afrique se fasse par un seul canal.

Il a également parlé du Conseil de la défense qui, au sein de cette Autorité de l'Union, sera présidé par un coordinateur de la défense, capable de s'entendre avec les commandements militaires des autres espaces.

Le guide Kadhafi a ajouté que cette Autorité fédérale comprend également un coordinateur pour le Commerce extérieur, structure très importante pour l'Afrique, parce qu'elle lui permettra de s'exprimer, d'une seule voix, avec le reste des blocs et pays occidentaux et de négocier avec l'Organisation mondiale du Commerce, ainsi qu'avec les autres institutions internationales, tandis que même les aides à l'Afrique se feront à travers ce canal.

Le président de l'UA a par ailleurs, réitéré le droit de l'Afrique à un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies, avec tous les privilèges qu'il requiert, afin de préserver l'équilibre international et la paix mondiale, demandant aux membres permanents du Conseil de sécurité présents à cette réunion de ne pas faire obstacle à la proposition, lorsque cette dernière sera évoquée devant l'Assemblée générale de l'ONU.

S'agissant du problème du Moyen-Orient, il a indiqué que son règlement ne peut se faire qu'à travers la création d'un seul Etat démocratique dépourvu d'extrémisme religieux ou racial, au sein duquel vit tout le monde, avec comme condition le retour des réfugiés palestiniens et l'élimination des armes de destruction massive détenues par Israël.