Messe de requiem en la mémoire de trois sœurs italiennes assassinées au Burundi
Société

PANA, 10 septembre 2014

 Bujumbura, Burundi - Une foule nombreuse émue et en larmes a pris part à une messe de requiem célébrée ce mercredi à Bujumbura, en la mémoire de trois sœurs d’origine italienne qui avaient été violées, puis sauvagement assassinées par égorgement, dimanche, dans le couvent de la paroisse catholique "Guido Maria Conforti" de Kamenge, un quartier populaire de la périphérie nord de la capitale burundaise.

L’homélie de l’évêque du diocèse de Bujumbura, Mgr Evariste Ngoyagoye (photo), a fustigé un triple assassinat "inhumain" qui contraste avec l’amour qu’avaient les victimes pour les Burundais.

Les obsèques des trois disparues sont prévues pour jeudi à Bukavu, une province de l’est de la République démocratique du Congo (Rdc) où elles ont longtemps vécu aux côtés des plus démunies, avant de se replier sur le Burundi, il y avait de cela huit ans.

Un présumé assassin des sœurs Lucia Pulici (75 ans), Olga Raschietti (83 ans) et Bernadetta Boggian (79 ans) a été arrêté mardi par la police dans le même quartier de Kamenge.

Selon le porte-parole de la police nationale du Burundi (Pnb), Helmenégile Harimenshi, il s’agit de Christian Claude Butoyi, un jeune homme de 33 ans qui aurait voulu ainsi régler dans le sang un vieux litige lié à la propriété familiale sur laquelle a été érigée « indûment » la paroisse catholique "Guido Maria Conforti" de Kamenge.

Un téléphone portable de l’une des Italiennes ainsi qu’une clé du couvent ont été trouvés sur le présumé assassin, à en croire toujours le porte-parole de la police burundaise.

Cette triple disparition tragique de religieuses intervient trois ans après l’assassinat d’un coopérant italien et une religieuse croate, en novembre 2011 à Ngozi, dans le nord du Burundi.

Deux jeunes présumés assassins avaient été vite arrêtés, puis condamnés à la prison à vie pour "crime crapuleux".

Un nonce apostolique d'origine irlandaise, Mgr Gallager, avait également laissé la vie au Burundi, en 2001, suite à une embuscade routière d'individus armés aujourd'hui encore non identifiés.

Le pays vivait, à l'époque des faits, une situation de guerre civile dont avait été encore victime un latino-américain, Louis Zouniga, alors représentant-résident du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).

Des victimes de réflexes de plus d'une décennie de guerre civile continuent cependant à être enregistrées au quotidien au Burundi.