Enterrement à Bukavu des trois religieuses italiennes assassinées au Burundi
Société

@rib News, 11/09/2014 – Source Radio Okapi

Les dépouilles des trois religieuses italiennes de la congrégation des Xavériens, assassinées dimanche dernier au Burundi, ont été portées en terre jeudi 11 septembre à Panzi, dans la commune d’Ibanda, à Bukavu (Sud-Kivu). Plusieurs membres de cette congrégation, consacrés comme novices, venus d’Uvira, de Bukavu, et même de Bujumbura au Burundi voisin ont assisté à cet enterrement.

Les participants ont notamment honoré le service missionnaire des défuntes dans cette région, depuis leur arrivée jusqu’à ce jour où elles ont été surprises par cette mort brutale.

Vive émotion après l’arrivée des dépouilles des 3 religieuses assassinées au Burundi

Le cortège funèbre de trois religieuses italiennes assassinées dimanche 7 septembre à Kamenge, au Burundi, est arrivé mercredi 10 septembre après-midi à Luvungi, dans la plaine de la Ruzizi (Sud-Kivu). Il était accompagné par plusieurs délégations, notamment les pères et les sœurs xavériens, le diocèse d’Uvira ainsi qu’une délégation du Burundi. Les corps seront exposés a Luvungi ou les défubtes ont longtemps vécu, avant leur inhumation à Bukavu.

L’émotion était vive au rond-point Kavimvira où le cortège funèbre est passé. Elèves, écoliers et fidèles de l’église catholique fondaient en larmes à son passage.

Selon le vicaire épiscopal d’Uvira, Abbé Honoré Barhebwa, les victimes ont été tuées à l’arme blanche par des bandits non identifiés.

Ces derniers avaient fait irruption dans le couvent de cette congrégation xavérienne à Kamenge, au Burundi, où ils ont abattu les victimes.

Il s’agit de la sœur Olga, 83 ans, née près de Vicenza, en 1931, la sœur Lucia, née à Desio, près de Milan, en 1939, et la sœur Bernadette, 79 ans, née près de Padou en 1935.

Plusieurs témoins ont affirmé garder de ces trois religieuses un bon souvenir. C’est le cas des employés du centre hospitalier Borromée de Mulongwe où la sœur Olga, l’une des victimes, avait travaillé.

Une infirmière témoigne : «Nous avions vécu avec les trois sœurs à Luvungi. J’étais personnellement très attachée à toutes les trois. Elles étaient encore trop jeunes lorsqu’elles sont arrivées. Et je garde encore leurs photos avec moi quand elles étaient jeunes filles. Elles ont vieillies en servant les autres. La sœur Olga a travaillé avec mon père au centre catéchétique de Kavimvira. La sœur Lucia, elle était une excellente infirmière. C’est vraiment déplorable, inconsolable, pour moi».

Pour sa part, le catéchiste de la paroisse de Mulongwe insiste pour que cet acte ne reste pas impuni. Pour lui, c’est l’église catholique de la région des Grands Lacs qui est sous la menace terroriste.

Le vicaire épiscopal d’Uvira, l’abbé Honoré Barhebwa, a annoncé l’organisation d’une veillée mortuaire ce mercredi à Luvungi avant que les corps des victimes ne soient acheminés jeudi pour l’inhumation à Bukavu.


MISNA, 11 Septembre  2014

L’ADIEU AUX MISSIONNAIRES DANS LA SOLIDARITÉ ET L’ESPOIR

« Toute la population du Burundi, chrétienne et non, a été bouleversée par cette tragédie. Je suis ici pour demander pardon au nom de chacun. Remercier personnellement pour la mission d’amour de sœur Olga, sœur Lucia et de sœur Bernardetta, ainsi que de tous les missionnaires présent(es) dans le pays. (…) Nous devons avoir le courage car l’amour doit l’emporter sur la violence ». C’est ce qu’a déclaré Immaculée Nahayo Nyandwi, ministre de la Solidarité nationale et représentante du gouvernement du Burundi à la dernière célébration de l’enterrement des trois missionnaires.

Cette célébration, dans la cathédrale de Bukavu, a été présidée par Père Faustino Turco, supérieur des savériens en République Démocratique du Congo et Père Mario Pulcini, supérieur des savériens au Burundi, avec la participation d’environ 200 sacerdoces, 400 sœurs et des milliers de fidèles venus rendre un dernier hommage aux trois missionnaires.

Les quelques huit kilomètres qui relient la cathédrale au cimetière de Panzi, où les trois missionnaires ont été inhumées cet après-midi, ont été submergés par les chants, les prières et surtout d’une « grande solidarité ». « Les prières des personnes et leur sympathie m’a donner l’impression que ce qui s’est passé n’est le début d’un chemin nouveau », a déclaré à la MISNA, d’une voix émue mais certaine, Sœur  Anna Maria Oppo, consœur savérienne engagée au Congo. [PL/FT]