Vidéo : Buyoya donne un coup d'accélérateur à sa campagne pour diriger l’OIF
Diplomatie

Jeune Afrique, 11/09/2014

Pierre Buyoya : "Il faut mettre l'accent sur la dimension économique de l'OIF"

Président du Burundi de 1987 à 1993, puis de 1996 à 2003, Pierre Buyoya est candidat au poste de Secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Fin novembre, il saura s’il succède ou pas à Abdou Diouf. Après avoir mené campagne en Afrique, en Belgique et en Suisse, il était ces derniers jours en France pour trouver de nouveaux soutiens. À ceux qui lui reprochent son passé putschiste, il oppose son bilan de "réformateur et de médiateur" et présente son programme pour la Francophonie. Entretien. [Lire Vidéo ci-dessous]


PANA, 11 septembre 2014

Buyoya évoque sa candidature au poste de Secrétaire général de l'Oif dans un quotidien malien

Bamako, Mali - L’ancien président du Burundi et chef de la Mission de l’Union africaine au Mali et au Sahel (Misahel), Pierre Buyoya, a expliqué dans un entretien paru mardi dans le quotidien privé malien "Les Echos" qu’il est candidat au poste de Secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie (Oif) parce qu’il connaît cette organisation dont son pays est membre.

"J’ai déjà servi dans les fonctions d’envoyé spécial sur le terrain, d’expert pour réfléchir sur un certain nombre de problématiques", a-t-il déclaré, estimant qu’il a pour lui son expérience à la tête du Burundi pendant deux mandats dans les conditions difficiles où il a dû s’engager dans des réformes fondamentales comme la paix, l’unité nationale, la démocratie au Burundi et aussi son expérience au service de l’Afrique au Soudan et au Mali.

"Tout cela fait que j’estime légitimement que j’ai l’expérience nécessaire pour occuper cette fonction et porter haut les valeurs de la Francophonie", a-t-il souligné.

Pour lui, sa candidature vise d’abord à poursuivre et parfaire le travail extraordinaire fait par les Secrétaires généraux, Boutros Boutros-Ghali et Abdou Diouf, ancrer la Francophonie dans son identité linguistique, culturelle, dans ses valeurs de paix, de démocratie, de justice, de bonne gouvernance, faire de la Francophonie une organisation internationale qui a sa place dans le monde, notamment mettre en œuvre cette idée de Francophonie économique, que l’espace francophone soit un espace d’échanges économiques.

L’ancien président burundais a ensuite indiqué qu’il compte amplifier l’exploitation des Nouvelles technologies de l’information et de la communication pour mieux faire ce que la Francophonie faisait déjà en termes d’éducation, d’enseignement, d’échanges culturels.

Il a enfin insisté sur la diversité culturelle et le multilinguisme. Le fait que le Burundi se trouve à la frontière entre l’anglophonie et la francophonie démontre que l’introduction de l’anglais, qui est une exigence du monde actuel, ne met pas nécessairement en recul la langue française, a-t-il indiqué.

"Je pense profondément que le monde actuel est marqué par le multilinguisme. Il ne faut pas avoir de complexe, c’est la diversité qui marque le monde actuel et de demain", a-t-il conclu.

Au total, six candidats se sont déclarés à la succession du Sénégalais Abdou Diouf au poste de Secrétaire général de l’Oif dont le sommet se tiendra en novembre prochain à Dakar.

Parmi eux figurent entre autres l’écrivain congolais Henri Lopez, le Mauricien, Jean-Claude de l’Estrac, Secrétaire général de la Commission de l’Océan Indien.

L’Oif a pour mission de créer une solidarité entre les 77 Etats et gouvernements qui la composent.