@rib News, 01/02/2016 ● Education - La décision de supprimer le petit déjeuner à l’Université du Burundi annoncée le mois dernier est entrée en vigueur ce lundi dans tous les homes de cet établissement éducatif. Tôt ce matin, au restaurant universitaire de Mutanga, les tables étaient effectivement vides. Même constat sur le campus de Kiriri où le petit déjeuner n'avait pas du tout été servi. Les étudiants de ce campus, composés essentiellement de ceux de l'Institut d'Education Physique et de Sport ont protesté contre la décision.
Vêtus d'habits noirs, ils se sont rassemblés à proximité du restaurant pour manifester leur mécontentement. Le Directeur de la Régie des Œuvres Universitaires indique que la décision lui a été dictée par la flambée des prix au marché. Anatole Nzinahora a en outre fait savoir que l'UB ne peut pas revenir sur sa décision pour le moment. - Certains des enseignants de la province de Makamba mettent en cause les syndicats SYPESBU (Syndicat du Personnel du Secondaire du Burundi) et SEPBU (Syndicat des Enseignants du Primaire du Burundi). En effet, les représentants de ces syndicats proches du pouvoir sont dans leur majorité des directeurs d'école. Ils useraient de leur autorité en donnant aux services de la fonction publique des noms et des numéros de matricules. Il s'agit de forcer les adhésions d'enseignants aux deux syndicats susmentionnés. Une somme variant de 500 à 3500 FBU est ainsi retenue à la source alors qu'il n'y a aucun acte d'adhésion de la part des personnes concernées. Les enseignants sont initialement membres des syndicats CONAPES, STEB et SLEB et les voilà qu'ils cotisent chacun à deux syndicats. Contacté à ce sujet, le président du syndicat CONAPES en province de Makamba estime que cette pratique est anormale. - C’est une situation de confusion qui règnent au sein des établissements secondaires à régime d’internat de la province Gitega, il n’y a pas de vivres dans les stocks puisque le gouvernement n’a pas encore donné les subsides un mois après le début du 2ème trimestre de l’année scolaire. Les directeurs menacent de renvoyer les élèves suite à ce manque de vivres puis que même es fournisseurs ont refusé de donner ces vivres à crédit. Cela c’est au moment où ces écoles n’ont pas encore remboursé des montants importants à ces fournisseurs. L’école technique de Kwibuka à elle seule enregistre une dette de plus de 16 millions de Fbu. Abbé Elie Sakubu recteur du Lycée notre dame de la sagesse Gitega indique que la situation devient de plus en plus intenable. Rappelons que le Lycée de Muramvya a déjà renvoyé la semaine dernière ses élèves pour le même motif. ● Sécurité - Deux personnes dont un ancien militaire ont été tuées la nuit dernière dans la zone urbaine de Musaga en mairie de Bujumbura. Selon un habitant de cette localité, les deux victimes étaient des hommes résidant dans le quartier de Gikoto. Cette source indique que deux autres personnes ont été blessées par balles. Il s'agit des enfants de cet ancien agent des Forces de Défense Nationale. Les auteurs et les mobiles derrière ce double assassinat ne sont pas encore connus. - Plusieurs avenues du quartier Cibitoke connaissent un faible mouvement de biens et de personnes. Une simple visite de ce quartier fait constater que plusieurs maisons sont fermées, inhabitées, les boutiques et les restaurants également abandonnés. De petits marchés, le long des routes ont disparu. C’est le cas pour d’autres lieux publics ; on y voit passer une ou deux personnes de temps à autre. Les habitants disent que plusieurs familles ont quitté le quartier suite à la crise qui secoue le pays depuis que le président a déclaré que la récréation est terminée pour ceux qui détiennent les armes illégalement, plusieurs personnes ont fui. Toutes les avenues sont contrôlées par la police avec de nombreuses barrières. Les habitants qui ont eu le courage de rester affirment qu’ils ont toujours peur pour leur sécurité. - Une vingtaine d'élèves du Lycée Regina Pacis de Mushasha sont dans un état critique. Ils se trouvaient à bord d'une camionnette de l'école, de retour d'un match de handball avec les lycéens de Christ Roi de Mushasha. Arrivée à l'entrée de l'établissement, le chauffeur a perdu le contrôle de son véhicule qui s’est ensuite renversé. Les jeunes victimes sont hospitalisées à la clinique Sainte-Thérèse de Songa et à l'hôpital régional de Gitega. Les parents et proches profondément affectés sont en attente de nouvelles. ● Droit de l’homme - Un jeune homme vient d'être interpellé ce dimanche soir avec force par des policiers. Cela s'est produit dans le quartier de Jabe de la zone de Bwiza. Prosper Ndagijimama est un élève en 3e section informatique. Les tuteurs de cet orphelin de père et de mère depuis son enfance ont indiqué que les policiers ont débarqué dans leur maison pour interpeller le jeune homme. Ils ajoutent qu’il n’y a eu aucune explication à cette arrestation et précisent que les policiers ont ajouté que c’est la dernière fois que ces tuteurs voient Prosper. Personne ne sait où le garçon a été transporté. Toujours dans le quartier de Jabe, une autre jeune personne a été arrêtée ce lundi matin par des policiers et des civils, ont signalé des habitants. - Deux mois sans nouvelles de la trésorière de la ligue Iteka, ses proches ainsi que sa famille s’inquiètent. Arrêtée sans aucune procédure judiciaire le 10 décembre 2015 par des éléments du Service National de Renseignements Burundais, personne n’a encore donné des traces de madame Claudette Kwizera, la trésorière de la ligue Iteka. Son mari et ses deux enfants perdent de plus en plus l’espoir de la retrouver vivante. Ils sont passés de cachots en cachots sans avoir de nouvelles. Le rapport SOS Torture-Burundi sorti fin janvier révèle qu’une rançon de 3 500 000 Fbu, soit plus de 1500 dollars a été payée par sa famille mais les agents de la police qui ont demandé cette rançon n’ont pas libéré cette femme. Ce rapport mentionne également plusieurs autres cas d’arrestations, enlèvements et disparitions enregistrés dans les dix derniers jours du mois de Janvier. La plus part des personnes arrêtées vivent dans les quartiers contestataires du troisième mandat du président Nkurunziza de Nyakabiga, Jabe, Musaga et Mutakura. ● Economie - Des commerçants s’installent dans un marché sans eau ni toilettes à Jabe. C’est avec un visage crispé que les commerçants de l’ancien marché de Jabe en mairie de Bujumbura montent leurs échoppes au terrain de football devenu le nouveau marché de Jabe. Il n’y a ni eau ni toilettes dans ces constructions qui poussent à côté du lycée municipal de Jabe. A l’ancien marché, des montagnes d’immondices se sont constituées à l’entrée. |