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Melchior NDADAYE, Héros de la Démocratie & Prince Louis RWAGASORE, Héros de l’Indépendance

Feu Cyriaque SABINDEMYI, premier président de l'ARIB asbl


 

Umusambi (grue couronnée)

Sites touristiques

La Source du Nil : Petite pyramide à la fois indicative et commémorative, au sommet du mont Gikizi, à 2.145 mètres d'altitude. C'est au pied de cette montagne que surgit, d'abord frêle et timide, la source la plus méridionale du Nil, découverte en 1934 par l'explorateur allemand Burckhard Waldecker.

Pyramide "Source du Nil"

 

Au sud-est du Burundi, dans la province de Rutana, commune de Mpinga-Kayove, sur  la colline de Shanga, se trouvent les chutes et la grotte de Karera. Karera est constituée de quatre chutes d’eau qui sont d’une hauteur variant entre 30 et 60 mètres.

Les chutes de Karera

 

La Faille de Nyakazu, située en province de Rutana dans le Sud-Est du Burundi. L'histoire de cette faille débute en 1914, au début de la Première Guerre mondiale, Nyakazu était un poste militaire allemand construit pour contrôler toute la partie orientale du pays. Le plateau de Nkoma sur lequel il a été édifié aurait été, dit-on, entaillé par les bottes des soldats allemands en fuite devant les forces belges.

La "Faille des Allemands"

 

La "Pierre Stanley et Livingstone" à Mugere où l'explorateur Stanley rencontra le célèbre savant Livingstone le 25 novembre 1871.

Pierre 'Stanley-Livingstone

Info pratique

Les descendants des victimes de 1972 au Burundi brisent le silence sur un tabou Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Opinion

@rib News, 05/05/2010

Ce que je suis devenue.

En ces temps où nous commémorons le 38ème anniversaire du génocide de 1972 au Burundi, les familles des victimes ont le devoir de témoigner pour rappeler l’existence des disparus et l’infortune qui les a frappés.

Honorer leur mémoire permet de les réhabiliter dans leur droit et leur dignité.

Ici, le témoignage de Madame Africa-Annick Bivugire dont le père, étudiant à l’Ecole Normale Supérieure (E.N.S) à Bujumbura, a disparu entre mai et juin 1972, dans des circonstances inconnues. L’unique certitude, c’est que son père avait décidé de quitter le pays au vu de la gravité de la situation.

Propos recueillis par Perpétue Nshimirimana.

« On m’a dit que mon père, Jérémie Ntirabampa, était étudiant à l’Ecole Normale Supérieure (E.N.S) à Bujumbura où il était en dernière année d’études. Il terminait  son stage à l’Ecole Moyenne Pédagogique (E.M.P) quelque part  dans le quartier de Ruvumera (Buyenzi) à Bujumbura. Il y avait, semble-t-il, une école moyenne pédagogique. Une cousine étudiait à cette école-là. Elle m’avait dit que mon père y était stagiaire. C’est justement, par ce biais, qu’ils étaient en contact. Ma mère, elle, était secrétaire à Ecole Technique Secondaire de Kamenge (E.T.S) ou, là, je ne suis pas tout à fait certaine, elle était encore secrétaire au Musée National de Gitega.

Dans les deux cas, je n’ai pas de certitude sur la chronologie.

Je n’ai pas eu l’occasion de lui demander ce qui s’est passé en 1972. Je ne suis même pas sûre qu’elle m’aurait  réellement raconté.

Parler de mon père est devenu un sujet tabou.

Ma mère et moi n’en avions pas parlé parce qu’en réalité, mon père et moi, n’avions fait que nous croiser.  Il avait eu juste le temps de me voir.

Il est supposé être mort deux semaines après ma naissance. Donc, la plupart des informations en ma possession, m’ont été racontées. J’ai rencontré quelques personnes avec qui il a partagé les études à l’E.N.S. J’ai continué à chercher par moi-même. Ainsi, j’ai trouvé  des cahiers et des livres qu’il a utilisés et j’affirme qu’il était étudiant à l’E.N.S, ça, c’est certain.

Mais voilà, je ne l’ai pas vu aller au campus. Je ne l’ai pas vu faire son stage à Bujumbura.

C’est pour cela que je dis toujours « On ».

Parlant des circonstances de la disparition de son père, Africa-Annick Bivugire poursuit :

« Je ne sais pas exactement. Cela fait partie du grand problème de ma mère. Entre elle et sa belle-famille, d’ailleurs, qui n’était pas encore tout à fait sa belle-famille, leur lien n’est pas bien défini. C’est un autre aspect de ma vie.  Mon père et ma mère étaient fiancés. Oui, mais, ils n’étaient pas encore mariés. Et la disparition de mon père me plaçait, tout d’un coup, dans quelque chose de très inconnu. J’aurais pu ne pas être reconnue d’une façon ou d’une autre par ma famille paternelle (soupirs et moment de grande émotion de la part d’Africa) Ceci me touche beaucoup en réalité.

Deux semaines après ma naissance, (on me l’a dit en grandissant) autour de fin avril, tout le monde s’était rendu compte que quelque chose ne tournait pas rond.  Il fallait absolument envisager de fuir. Et puis, c’est à ce moment-là que mon père et ma mère avaient décidé qu’il fallait qu’il parte. Enfin,  lui, surtout,  avait décidé de quitter le pays. Ma mère l’avait soutenu dans ce projet d’exil.

Ce que j’ai appris, c’est que ma mère l’aurait déguisé en paysan. Elle lui aurait donné des boîtes de sardines et un petit couteau pour les ouvrir.

Et puis, il était parti.

Mon père était parti depuis le quartier de Bwiza vers une destination inconnue. Puis, il avait disparu.

Personne ne peut vraiment affirmer les circonstances de sa disparition.

On ne sait toujours pas. Le doute est toujours là. On se demande, parfois, s’il est mort ou s’il est encore vivant. Ma mère m’avait toujours parlé du moment du départ de mon père, mais pas plus.

Il y a toujours ce doute-là »

Dans ces conditions, comment se faire reconnaître par la famille paternelle ? Africa-Annick Bivugire poursuit :

« Ma chance, c’est que mon père en avait déjà parlé. Quand je suis née, il avait prévenu son père et sa sœur. Mon grand-père, Ntibarufata, à l’époque travaillait à Kayanza.

Il était juge à Kayanza. 

La sœur de mon père était au noviciat à Busiga. Il lui avait annoncé la naissance de son enfant, une fille. Evidemment, je ne pense pas qu’il imaginait mourir les jours d’après. Mais, heureusement, pour moi, il l’avait déjà dit. Il semble, c’est ma tante qui l’avait rappelé,  qu’en prévision[1] de mon jour de présentation à la famille, mon père avait emmené un essuie-main[2] (une serviette éponge, un nid d’ange) un linge dans lequel m’envelopper.  La reconnaissance, au moins,  elle avait été faite. Et ça, c’est la chose la plus importante pour moi.

Si cette démarche n’avait pas été faite, je suis presque sûre  que mon existence  serait restée complètement inconnue de la famille paternelle »

Au bout d’une longue période d’attente, la certitude du non-retour de Jérémie Ntirabampa est devenue évidente. Africa-Annick Bivugire en parle après un long moment de silence :

« Je pense que c’est le temps. C’est le fait, aussi, qu’il ne soit pas revenu. On avait fini par déduire qu’il était certainement mort. J’ai appris qu’ils avaient attendu, pour cela, une année,  voire plus.

Ma mère avait attendu deux ans à peu près. De leur côté, mes grands-parents avaient attendu jusqu’en 1977-78. Ils étaient encore en train de se dire : « Il peut réapparaître. A n’importe quel moment, il peut réapparaître »  Cependant, à un moment donné, chacun s’est fait une raison en se disant ne plus croire à son retour. Personne ne leur  avait, encore, parlé d’envisager qu’il était mort.

Au contraire, des gens leur disaient : « Il est vivant. On l’a vu à Kinshasa (au Zaïre). On l’a vu à Kigali (au Rwanda) ».

Ma mère avait dépensé une fortune pour essayer de le retrouver en croyant aux déclarations des uns et des autres. Une des  personnes qui  attestait avoir vu mon père, était  quelqu’un de sa connaissance, en qui avoir confiance. C’est une personne que je connais. Je ne sais pas ce qu’il avait raconté pour que les parents lui confient autant de sommes importantes  d’argent pour se mettre à la recherche de mon père.

Au bout du compte : Rien. Aucune trace véritable de Jérémie n’avait été retrouvée.

Au lieu que les gens  disent : « Il est mort. Jérémie est mort, il faut s’y faire », ma mère et mes grands-parents entendaient plutôt : « Jérémie, on l’a vu !  Il est vivant ».

Jusqu’à présent, on l’attend. Enfin, je l’attends. (long moment de silence)

Je ne sais pas comment ma mère avait géré ce ballotement.  Ce n’est pas un sujet dont on a parlé. L’information principale  à confier, est que je n’en ai pas parlé ni avec ma mère, ni avec mes grands-parents, d’ailleurs.

Les doutes que tout le monde  avait exprimé au sujet de l’absence de mon père, je les ai tous entendus. Je les ai appris par bribes et c’est moi qui ai collé les morceaux.

Inconsciemment ou consciemment, j’ai cherché à connaître la vérité. Alors comment ma mère avait-elle pu gérer ça ? Cela avait dû être  très difficile pour elle par rapport à son statut bancal.

Officiellement, elle n’était pas la veuve de Jérémie Ntirabampa. A priori, elle ne pouvait pas affirmer qu’elle venait de perdre un mari. C’est un deuil qu’elle avait porté seule, sans reconnaissance sociale. C’est la partie de sa vie qui m’affecte énormément. Elle avait perdu quelqu’un  pour qui elle n’avait pas pu exprimer ouvertement toute forme de douleur.

Et puis, d’autre part, n’étant pas encore officiellement l’épouse de Jérémie Ntirabampa, elle ne pouvait pas solliciter sa belle-famille, celle qui aurait dû être sa belle-famille. Entre ma mère et mes grands-parents,  les liens qui unissent une belle-famille à sa bru  n’avaient pas eu le temps de se nouer. Ils n’avaient pas pu partager ce moment-là, ces doutes sur les circonstances de la disparition de cette personne qui leur était chère. Ils n’avaient pas pu se concerter. Ca, c’est presque sûr ».

Partagée entre ses grands-parents et sa mère (étant le seul être qui restait de leur fils pour les premiers et de son fiancé pour la seconde), Africa-Annick Bivugire expose de cette situation peu ordinaire :

« Mes grands-parents savaient qu’une fille était née deux semaines avant la disparition de leur fils. Ils étaient déjà au courant. Mais, je peux affirmer que ma mère ne savait pas du tout d’où venait son fiancé. Elle savait seulement qu’il venait de la localité de Gatara dans la province de Kayanza.

L’absence de signe de vie de la part de Jérémie avait été longue.  Ma mère avait attendu une année avant de se décider  de se rendre à Gatara sans aucune information précise du lieu.  Mais, heureusement, Venant (l’oncle de mon père, c’est à dire, le frère de mon grand-père) habitait le quartier de Bwiza à cette époque. Ce dernier était tout à fait au courant de mon existence.

Il connaissait ma mère, Philomène.

Il savait que Jérémie et Philomène avaient une relation sérieuse au point d’être,  fiancés. Le récit de Venant avait été très important pour mon acceptation dans la famille. Lui aussi avait confirmé les dires de son neveu Jérémie. Il avait déclaré : « Oui, oui bien sûr, il a une fille. Je peux vous dire effectivement où elle habite, où est sa mère et comment s’appelle sa mère ».

Je pense que c’est par lui que ma mère avait fait le lien pour trouver la localité de la famille de mon père. Au bout d’une année, ma mère m’avait prise avec elle. On raconte qu’elle s’était arrêtée à cinq kilomètres du domicile de mes grands-parents. Elle avait interrogé les passants sur l’habitation de la famille Ntibarufata. Ils la lui  avaient  montrée sans trop de difficultés.

L’autre récit qui m’avait fait plaisir, est celui de  son arrivée.

Il paraît, que quand mes grands-parents m’avaient regardée, ils avaient  tout de suite compris que j’étais la fille de leur fils.

C’est encore une chance que je lui ressemble.

Je n’ose pas imaginer ce qui se serait passé si je ne lui avais pas ressemblé. Mais là où le bon Dieu fait bien les choses, je lui ressemblais. Il paraît que je n’avais rien de ma mère à l’époque. De telle façon que le doute pour eux n’avait plus du tout existé.

C’était tout à fait quelque chose d’extraordinaire. Une coïncidence extraordinaire ! Ma mère m’avait confiée à mes grands-parents. Dès toute petite, j’étais allée vivre à Gatara, dans la province de Kayanza.

Bien sûr, maintenant avec le recul,  je peux imaginer que pour ma mère cette situation n’était pas évidente à vivre. Mais je sais, pour l’avoir souvent entendu  répéter, elle avait  confiance dans la famille de son fiancé.

Et puis, c’est sans  difficulté qu’elle a confié ma garde à ceux qui  devaient être ses beaux-parents. Elle avait trente ans à ma naissance. Une autre fille était née avant moi. Vivre en ville avec deux enfants sans père pour les prendre en charge, (le papa de ma grande sœur était mort aussi en 1969, dans les « événements » de 69), c’était très délicat.

J’imagine qu’elle voulait refaire sa vie. Me confier à mes grands-parents, était un acte d’amour en soi et vis-à-vis de Jérémie. C’était aussi une solution rationnelle pour elle, qui permettait, justement, de reconstruire sa vie petit à petit.

Mon grand-père avait joué véritablement le rôle d’un père pour moi. Jusqu’à l’âge de 10 ans, il n’y avait pas eu de confusion pour moi dans ma tête.

Je n’ai pas eu d’autre père que mon grand-père, M. Ntibarufata.

C’était une figure qui s’imposait,  qui était respectée dans la région ».

Propos recueillis par Perpétue Nshimirimana

Ce que je suis devenue.

Petite lettre pour Jérémie

-          Après plus de dix années à Gatara, je suis revenue à Bujumbura en 1984 où j’ai fait ma 6ème année et réussi mon concours d’entrée à l’école secondaire.

-          J’ai fait des études entre autres à Gitega et en Suisse. Actuellement, je suis établie en Suisse.


[1] « Umunsi  bonjana iwacu.

[2] Parfois, c’est un tissu en coton flanelle ( Ikigoma)

 
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