Radio-Canada, 6 août 2019 Deux médecins orthopédistes de l'Outaouais, les Drs Christopher Carter et Wadih Matar, se rendent régulièrement au Burundi pour y effectuer des opérations, mais aussi pour éduquer les médecins locaux. Le prochain départ est prévu à l'automne.
Tout a commencé en 2003, lorsque Christopher Carter a constaté que les habitants de ce petit pays de l'Afrique de l'Est avaient d'énormes besoins en soins orthopédiques lors d'une mission de trois mois au Burundi avec Médecins sans frontières. Les fractures étaient mal soignées ou n'étaient pas soignées du tout. Il y avait toute sorte de déformations de pieds et de jambes parmi les enfants et il n'y avait personne pour les soigner, explique-t-il, en entrevue à l'émission Sur le vif, lundi. Quelques années plus tard, en 2011, le Dr Carter fonde l’organisme La Fondation pour le Développement de l’Orthopédie au Burundi. Il prend alors sa retraite et y organise annuellement des missions de 4 à 6 mois en compagnie d'autres médecins jusqu'en 2015, lorsqu'il est forcé de les interrompre en raison du climat politique burundais devenu hostile. Depuis, les choses se sont calmées et il a pu y retourner au mois de mars pour deux semaines, en compagnie de Dr Wadih Matar, un spécialiste en prothèses du genou et de la hanche du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l'Outaouais. Christopher Carter, médecin orthopédiste : « C'est très enrichissant, parce qu'avec des moyens assez simples et peu coûteux, on peut vraiment faire la différence dans la vie de quelqu'un » Les patients du Dr Carter sont souvent de jeunes gens qui subviennent aux besoins de leurs familles. « On a beaucoup d'enfants handicapés, des enfants qui souffrent de pied bot, de rachitisme, etc. Si on peut corriger leur déformation quand ils sont jeunes, ça fait toute une différence dans leur vie » Soigner, mais surtout éduquer Considérant les nombreuses fractures mal guéries, Dr Carter s'est fait un devoir de transmettre son savoir aux médecins généralistes burundais dès sa première mission. « La première chose que nous avons essayé de faire, c'est d'enseigner aux médecins comment soigner les fractures de membres inférieurs comme il faut la première fois », explique l'orthopédiste. Même s'il a observé beaucoup d'amélioration au niveau des soins offerts depuis 2011, certaines opérations demeurent problématiques. Une prothèse pour la hanche n'était toujours pas disponible au Burundi jusqu'à tout récemment. Lors de leur séjour en mars, les Drs Carter et Matar ont amené plusieurs prothèses pour la hanche qu'ils ont obtenues par le biais de dons à travers la fondation ou qu'ils ont achetées à bas prix en Inde. Les deux médecins orthopédistes prévoient retourner au Burundi en novembre pour un autre séjour de 4 à 6 mois.
|