Le Monde, 22 octobre 2020 Agnès Ndirubusa, Christine Kamikazi, Egide Harerimana et Térence Mpozenzi ont été condamnés en janvier à deux ans et demi d’emprisonnement. C’était il y a un an. Mardi 22 octobre 2019, quatre journalistes du groupe de presse Iwacu sont arrêtés lors d’un reportage.
Agnès Ndirubusa, Christine Kamikazi, Egide Harerimana et Térence Mpozenzi enquêtaient sur des présumés affrontements entre les forces de sécurité et un groupe armé venu de la République démocratique du Congo (RDC), dans la province de Bubanza, dans l’ouest du Burundi. Ils sont arrêtés, interrogés, jugés et incarcérés, puis condamnés en janvier à deux ans et demi d’emprisonnement pour des infractions liées à la sûreté de l’Etat. Une peine confirmée en appel en juin. Un an après leur arrestation, leur journal, Iwacu, a sorti un numéro spécial dont Le Monde Afrique vous propose la lecture, pour ne pas les oublier. Iwacu est l’un des derniers médias indépendants de ce pays fui par la plupart des défenseurs des droits humains et des journalistes indépendants. Soixante-cinq organisations de défense des droits humains et de la presse profitent de cet anniversaire pour demander la « libération immédiate et sans condition » des quatre enquêteurs. Parmi les signataires figurent Amnesty International, Human Rights Watch (HRW), la Fédération internationale des droits humains (FIDH), le Comité de protection des journalistes (CPJ), Reporters sans frontières (RSF) et de nombreuses ONG africaines et burundaises de défense des droits humains et des journalistes. Le Burundi occupe la 159e place sur 180 du classement de la liberté de la presse établi par RSF. Avant 2015, ce pays était considéré comme l’un des rares Etats de la région des Grands Lacs à être doté d’une presse libre et indépendante. Mais cette année-là, il bascule. La volonté qu’a Pierre Nkurunziza de tout faire pour garder le pouvoir entraîne le pays dans une grave crise de violences. Mort cet été, le chef d’Etat a été remplacé par le général Evariste Ndayishimiye. |