Deutsche Welle, 18.12.2020 Pierre Buyoya a dirigé le Burundi pendant plus de 10 ans. Il venait de démissionner de son poste de haut représentant de l'UA pour le Mali et le Sahel. "Le président Pierre Buyoya est mort à Paris. Il avait la Covid-19", a déclaré à l'AFP un membre de sa famille qui a requis l'anonymat.
Plusieurs autres proches ont confirmé le décès de M. Buyoya, qui a également occupé le poste de haut représentant de l'Union africaine (UA) pour le Mali et le Sahel de 2012 à fin novembre de cette année. Pierre Buyoya a pris le pouvoir au Burundi en 1987 à la suite d'un coup de force militaire contre Jean-Baptiste Bagaza. Il va ensuite mener une politique de "réconciliation nationale", qui mettra en place la Constitution de 1991 qui débouchera sur des élections libres en 1993. Le parti de Pierre Buyoya, l’Union pour le progrès national (Uprona), concède à la suite de ces élections la victoire au Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu) de Melchior Ndadaye. En 1996, Pierre Buyoya revient au pouvoir par la force alors que le pays est plongé dans la guerre civile. C’est sous M. Buyoya que seront signés les accords d’Arusha en 2000 mettant fin au conflit meurtrier dans le pays. Une transition est mise en place dès 2001 et Pierre Buyoya remet en 2003 le pouvoir à Domitien Ndayizeye, jusque-là vice-président. Un homme de paix Pour l'intellectuel burundais David Gakunzi, exilé à Paris et joint par la DW, Pierre Buyoya était un apôtre de la paix aussi bien dans son pays qu'au Mali. L'ancien président burundais a été condamné en octobre 2020 à la prison à perpétuité dans son pays pour l'assassinat en 1993 de son prédécesseur Melchior Ndadaye. Il a dénoncé un "procès politique" et une "parodie de justice" et avait annoncé vouloir faire appel. Il avait démissionné fin novembre de son rôle d'envoyé spécial de l'UA pour "laver (son) honneur".
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