@rib News, 21/10/2021 – Source AFP/VOA "Si vous avez des conséquences néfastes demain, ne vous en prenez pas au gouvernement", a réaffirmé le Premier ministre burundais, le général Alain-Guillaume Bunyoni dimanche, à la veille du début de la campagne de vaccination qui, vraisemblablement suscite très peu d'engouement.
Seule une poignée de Burundais a reçu une dose de vaccin contre le Covid-19 depuis le lancement cette semaine de la campagne de vaccination, l'une des plus tardives au monde. "Nous avons débuté la vaccination lundi après-midi avec seulement quelque 25 volontaires a expliqué un médecin qui a requis l'anonymat. Après des mois de déni de l'épidémie, les autorités burundaises ont finalement accepté de recevoir mi-octobre 500.000 doses du vaccin Sinopharm, offertes par la Chine. Visiblement sceptiques, elles ont plusieurs fois prévenu qu'elles ne feraient pas de campagne de sensibilisation ni ne porteraient la responsabilité d'éventuels effets secondaires. "Si vous avez des conséquences néfastes demain, ne vous en prenez pas au gouvernement ", a réaffirmé dimanche le Premier ministre, le général Alain-Guillaume Bunyoni. Il ajoute que le vaccin contre le Covid a été découvert très vite, donc ceux qui l'ont inventé n'en connaissent pas encore les conséquences néfastes". Selon les données de l’OMS, le Burundi a enregistré 19.730 cas de Covid-19 pour 14 décès. La vaccination se fera sur la base du volontariat. Pour Agathon Rwasa, chef du principal parti d'opposition (le CNL), la vaccination doit s'accompagner d'un effort pour "intensifier la campagne de sensibilisation pour que chacun soit conscient que le danger (du Covid-19) est bel et bien là". Dans la population, certains ne croient en effet pas aux vaccins, ni même au Covid-19. "Dans notre pays, cette pandémie n'était pas grave. (...) Ici, on souffre de la grippe. Ce vaccin, c’est pour les blancs, on n'en a pas besoin chez nous", affirme ainsi Egide Nsabimana, cordonnier de 32 ans. Mais pour Gracia Iteka, "c'est bien que le vaccin arrive". "C'était une maladie qui tuait beaucoup de personnes", affirme cette entrepreneure de 23 ans. "Je suis prêt à prendre ce vaccin dès qu'il sera disponible au Burundi parce que dans d'autres pays, ils injectent déjà", rappelle Olivier Kivuto, mécanicien de 26 ans. Dans le cadre d'un plan national de lutte contre la pandémie pour les six prochains mois, les autorités burundaises vont également introduire un pass sanitaire pour les personnes sortant de Bujumbura, principale ville du pays. Maintenant, seuls deux pays au monde n'ont pas lancé de campagne de vaccination: l'Erythrée et la Corée du Nord, qui sont des Etats très fermés.
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