RFI, 30/05/2023 Après le Kenya, et avant l'Afrique du Sud, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est arrivé au Burundi ce mardi 30 mai en fin de matinée, accompagné d'une délégation de 25 personnes. C'est la première visite d'un ministre russe des Affaires étrangères dans le pays. Il a été accueilli par son homologue Albert Shingiro avec qui il s'est entretenu, avant que les deux hommes s'adressent à la presse.
« Des progrès tangibles et des défis à relever » : voilà comment le ministre burundais des Affaires étrangères, Albert Shingiro, a résumé la relation bilatérale avec la Russie, à l'issue d'un entretien qu'il a qualifié de « fructueux », avec son homologue. Il y a deux mois, c'est lui qui s'était rendu à Sotchi, au bord de la mer Noire, pour rencontrer Sergueï Lavrov. Cette fois, les deux hommes se sont vu à Bujumbura dans le cadre de la tournée organisée en dernière minute par le chef de la diplomatie russe, qui intervient quelques jours après celle du ministre ukrainien des Affaires étrangères sur le continent africain. Albert Shingiro a annoncé « une diversification » du partenariat avec Moscou : des accords de coopération sur l’éducation, la santé, l’énergie, la fonction publique, la justice, et même le nucléaire civil devraient être signés lors du sommet Russie-Afrique fin juillet à Saint-Pétersbourg. Sur le sujet de la guerre en Ukraine, « le Burundi a choisi d'être du côté des solutions et pas de problèmes » a dit Albert Shingiro, « nous avons adopté une position abstentionniste et de non-alignement pour éviter que ce conflit atteigne l'Afrique, c'est la position de la plupart des pays africains ». Nous avons bien évidemment parlé des conflits que nous avons à ce moment dans le monde et je lui ai dit que pour le Burundi par exemple, en ce qui concerne la situation en Ukraine, le Burundi a choisi d'être du côté des solutions et non pas du côté des problèmes. Nous avons pris une position abstentionniste, une position de neutralité, une position de non-alignement, pour éviter que ce conflit puisse atteindre d'autres régions, notamment le continent africain. Il faut atténuer l'impact de ce conflit, de cette situation en Ukraine. Notamment en prenant une position de neutralité et c'est la position de la plupart des pays africains sur cette question. Le ministre Albert Shingiro: «Nous avons pris une position abstentionniste, une position de neutralité, une position de non-alignement» Après le Burundi, Sergueï Lavrov s'est rendu au Mozambique ce mardi soir. Il est attendu ensuite en Afrique du Sud où il doit participer à une réunion préparatoire au sommet des BRICS qui s'y tiendra fin août. François Mazet |