RFI, 11/03/2024 Au Burundi, les tensions se poursuivent au sein du principal parti de l’opposition, le Congrès national pour la liberté (CNL). En juillet 2023, des dissidents, évincés du parti, ont annoncé suspendre Agathon Rwasa de sa fonction de président. Un mois plus tôt, les activités du CNL avaient été suspendues pour, selon les autorités, « éviter toute confrontation » entre ses membres. Depuis, les tensions continuent.
Les frondeurs ont organisé, dimanche 10 mars, un congrès extraordinaire à Ngozi, au nord du pays, sous supervision des autorités locales. Les participants ont officiellement évincé Agathon Rwasa de la tête du CNL. La police a arrêté des dizaines de ses fidèles qui essayaient de s’y rendre. De passage à Nairobi (Kenya) après un voyage en Tanzanie, Agathon Rwasa a dénoncé un événement « illégal ». À Nairobi au Kenya, le Burundais Agathon Rwasa a exprimé son mécontentement devant la presse. Cette figure de l’opposition affirme avoir tenté d’organiser un congrès pour son parti, le CNL, au début du mois, mais les autorités s’y sont opposées. Pour lui, la réunion d’hier n’était pas légitime : « Nous sommes préoccupés par la situation qui prévaut actuellement au Burundi, par rapport aux agissements du pouvoir vis-à-vis du parti CNL qui est malmené par l’entremise du ministre de l’Intérieur qui autorise un congrès illégal, en violation de la Constitution, en violation de la loi sur les partis politiques et en violation même des statuts du parti CNL. Les congressistes attitrés qui se sont rendus à Ngozi, sont chassés par la police, ils ne sont pas acceptés, parce qu’effectivement ce n’est pas un congrès du parti. » « Cesser toute interférence injustifiée » Agathon Rwasa a obtenu le soutien du réseau panafricain des leaders de l’opposition, une alliance de plusieurs partis politiques du continent. L’opposante kényane, Martha Karua, en est la coordinatrice. Elle était présente hier à ses côtés : « Nous appelons les autorités burundaises à cesser toute interférence injustifiée avec le CNL ou tout autre parti d’opposition et à respecter les principes de la démocratie, l’État de droit et les droits humains. Avoir une opposition robuste est un élément indispensable pour une démocratie multipartite ». Ces dissidences au sein du CNL persistent alors que des élections législatives sont prévues au Burundi l’année prochaine. Avec notre correspondante au Kenya, Albane Thirouard |