Vatican News, 20 mars 2024 Vatican News avec Dieudonné Niyibizi – Bujumbura Le 17 mars, cinquième dimanche du carême, Mgr Salvator Niciteretse, évêque du diocèse de Bururi a ouvert, au Sanctuaire des «Martyrs de la Fraternité de Buta», une prière de 40 jours et a rappelé le sens de la commémoration célébrée dans ce sanctuaire chaque année. Cette fois-ci, un jour sera dédié à la mémoire de chacun des 40 jeunes séminaristes assassinés le 30 avril 1997.
L’histoire de ces 40 jeunes séminaristes représente un témoigne de foi en Jésus Christ. Dans un pays qui a été déchiré pendant plusieurs décennies par les divisions ethniques, les séminaristes sont restés unis devant ceux qui les sommaient de se séparer selon leur appartenance ethnique. Depuis le début de la guerre civile en 1993, le Petit séminaire Saint Paul de Buta a été caractérisé par un climat de paix, malgré la guerre qui sévissait dans le pays. Les étudiants et les enseignants travaillaient ensemble pour que règnent l’unité et la fraternité dans leur établissement, raison pour laquelle, quand les malfaiteurs sont entrés, ils n’ont pas pu les diviser. Un signe d’espoir Ce message d’unité et de fraternité dans la vie comme dans la mort va au-delà des frontières et inspire tout un chacun. Le diocèse de Bururi, en ouvrant la prière des 40 jours, a donné une clé de lecture qui permet d’approfondir l’histoire de certains exemples de ceux qui ont vécu le commandement de Jésus qui dit: «aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas plus grand amour que de donner la vie pour ceux qu’on aime» (Jn 15,12-13). Le témoignage de ces jeunes massacrés est un patrimoine spirituel dans l’annonce de l’Évangile. Chaque année, la célébration de cette commémoration laisse un signe d’espoir qui aide à guérir les cœurs blessés par haine, la violence et le non-respect de la vie humaine. Buta, lieu de pèlerinage Au «Sanctuaire des Martyrs de la Fraternité» de Buta, l’ouverture de la prière des 40 jours a rassemblé plusieurs pèlerins qui manifestaient un attachement particulier aux 40 jeunes séminaristes. Ces pèlerins savent, en effet, que le procès de béatification pour ces jeunes est en cours, ainsi ce lieu imprime le sens d’émerveillement et de recueillement pour tous ceux qui y viennent. Nombreux fidèles des paroisses du Diocèse de Bururi, des autres diocèses et quelques-uns de l’étranger, arrivent continuellement à ce sanctuaire pour prier et connaître la raison d’être de ce lieu. L’évêque du Diocèse de Bururi a comparé ces jeunes au grain de blé qui «tombe en terre, meurt et donne beaucoup de fruits» (Jn 12,24). Il a invité tous à bien se préparer pour la commémoration du 27ème anniversaire qui serait célébrée à Buta dimanche le 28 avril. Notons que le procès de béatification de ces 40 jeunes séminaristes est en cours avec celui de l’Abbé Michel Kayoya, le poète et philosophe de 38 ans tué à Gitega –au centre du Burundi– le 17 mai 1972, ainsi que celui des missionnaires xavériens de la paroisse de Buyengero, les pères Ottorino Maule, Aldo Marchiol et la laïque Catina Gubert assassinés dans des circonstances similaires en 1995. |