FIFA, 2 juin 2024 Les U-17 burundaises espèrent faire partie des trois formations africaines qui disputeront la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA, République dominicaine 2024™. L'équipe du Burundi féminine U-17 est en finale des qualifications africaines pour le Mondial. Les joueuses de Daniella Niyibimenya affrontent le Kenya en match aller-retour. La sélectionneuse s'est confiée à la FIFA sur ce qui pourrait marquer un tournant pour son pays.
Il ne reste que trois places à allouer pour la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA, République dominicaine™ et l'un des strapontins restants pourrait bien revenir à l'épatante équipe du Burundi. Les jeunes Burundaises sont en effet à une marche de qualifier leur pays pour sa première compétition FIFA féminine, ce qui serait évidemment historique. Pour cela, elles devront prendre le meilleur sur le Kenya d'ici quelques semaines, en finale des qualifications de la CAF. Depuis que les équipes nationales féminines ont été mises sur les rails au Burundi en 2016, la discipline est particulièrement reliée à un nom : celui de Daniella Niyibimenya. À 36 ans, la jeune femme a en effet porté le costume de sélectionneuse de l'équipe première dont elle a posé les premières bases. C'est cette impulsion qui, en 2022, a notamment conduit le Burundi à sa toute première participation à une phase finale de Coupe d'Afrique des Nations féminine de la CAF. "À l'époque, on m'a surtout placée à la tête de l'équipe car je disposais de la Licence A (diplôme d'entraîneur), mais pour moi, c'était aussi un rêve", confie la native de Bujumbura en exclusivité à la FIFA. "J'étais heureuse parce que je voulais partager mes connaissances avec les autres et c'était mon rêve de voir un jour le football féminin [burundais] arriver quelque part." S'il a fallu du temps pour que les féminines burundaises se lancent dans le bain, elles tentent aujourd'hui de combler le retard concédé sur les nations phares du continent. L'idée reste cependant de ne surtout pas précipiter les choses. "Je savais qu'on avait nous aussi des talents", poursuit Daniella Niyibimenya. "J'ai préparé mes joueuses progressivement sans sauter les échelons." Passée son aventure à la tête des séniors, l'ancienne joueuse de La Colombe FC a pris en charge l'équipe féminine U-20 dès 2017 avant d'hériter du costume de coach des U-17 deux ans plus tard. Outre son rôle de technicienne, elle a pour objectif de montrer que le ballon rond est à la portée de toutes les jeunes filles de ce pays d'Afrique de l'Est. "L'objectif, c'est d'être régulier dans les compétitions internationales et de montrer aux autres jeunes filles et aux parents que oui, c'est possible, les filles peuvent jouer au football !" Daniella Niyibimenya est passionnée de football depuis son plus jeune âge. "Personne ne m'a fait découvrir le football", clame-t-elle. "Je l'avais dans mes veines, même si, dans la famille, on a quelques femmes sportives dans d'autres discipline." Joueuse en son temps, elle a logiquement épousé le métier d'entraîneur en côtoyant notamment les équipes masculines U-17 et U-20 du Burundi au début des années 2010. Aujourd'hui, c'est un moment d'histoire qui se trouve à sa portée puisqu'une victoire lors de la double confrontation à venir contre le Kenya, mi-juin, enverrait officiellement les Hirondelles en République dominicaine dans un peu plus de quatre mois. "Participer à la Coupe du Monde Féminine U-17, ce serait d'abord un honneur pour le pays et une victoire pour le football féminin, une fois encore", témoigne la sélectionneuse. "Ce serait la victoire des joueuses qui ont combattu pour y arriver ainsi que de tous ceux qui nous soutiennent." La dernière étape des qualifications africaines consiste en un trio de finales dont chaque vainqueur obtient son billet pour le Mondial féminin U-17. Outre le duel Burundi - Kenya, le Nigeria affronte le Liberia tandis que la Zambie est opposée au Maroc. Lors du tour précédent, c'est peu dire que c'est le Burundi qui a le plus attiré l'attention sur le continent. Les joueuses de Daniella Niyibimenya n'ont en effet laissé aucune chance à leurs homologues de Djibouti. Victorieuses sur le score sans appel de... 18-0 à l'aller, hors de leurs bases, les Hirondelles ont porté le score à 24-0 au retour sur l'ensemble des deux matches et marqué les esprits. Malgré cette démonstration de force et l'état de forme éclatant de ses joueuses, Rahay-Roy Nzoyikorera et Espérance Habonimana en tête, la sélectionneuse s'avance prudente. "Après avoir vu les matches du Kenya contre l'Éthiopie (3-0 en score cumulé), pour moi, ce sera du 50/50." Pour ce qui est de la tactique qu'elle mettra en place pour ce barrage historique, la technicienne burundaise va miser sur ce qui fait sa force : l'adaptabilité à toute épreuve. "Le style de jeu, pour moi, ça dépend de l'équipe adverse et des performances des joueuses. Tout dépendra du jeu que je verrai devant moi pour changer l'animation." Dans son groupe, la sélectionneuse assure d’ailleurs disposer de "plusieurs joueuses qui ont des qualités particulières" afin de faire basculer une rencontre. Face à une équipe qui jouera elle aussi pour disputer son premier tournoi FIFA féminin, le Burundi est fin prêt à mettre un terme à 29 ans de disette. Aucune équipe du pays n'a en effet réussi à rallier un tournoi de la FIFA depuis la participation historique des Rouge et Vert à la Coupe du Monde U-20 de la FIFA en 1995. Il est donc grand temps pour les Hirondelles de quitter le nid. |