RFI, 03/01/2025 La Commission électorale nationale indépendante (Céni) du Burundi a rejeté les candidatures d'une dizaine de membres de la coalition « Un Burundi pour tous » en vue des élections législatives de juin prochain, mardi 31 décembre. Parmi-elles figure notamment celle de l'opposant historique Agathon Rwasa. Explications.
Au Burundi, la candidature aux élections législatives d'Agathon Rwasa, l'un des principaux opposants, a été rejetée, mardi 31 décembre, par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Ancien président du Congrès national pour la liberté (CNL) - une formation dont il a été évincé en mars 2024 -, celui-ci n'est, au demeurant, pas le seul dont la candidature a été refusée puisqu'une dizaine d'autres membres de la coalition à laquelle il appartient aujourd'hui sont également dans ce cas. En raison de son éviction du CNL, Agathon Rwasa, qui était arrivé deuxième à l'élection présidentielle de 2020, entendait se présenter aux élections législatives au sein de la coalition « Un Burundi pour tous » composée de quatre partis d'opposition. Deux autres membre hors-jeu Proches d’Agathon Rwasa, Euphrasie Mutenzinka et Anatole Karorero ont également été mis hors-jeu par l'organe de gestion des élections. Selon la Céni, leur participation aux élections législatives était en inadéquation avec le code électoral et la loi sur les partis qui interdisent à un individu de se présenter à un scrutin sur deux listes différentes. Agathon Rwasa, Euphrasie Mutenzinka et Anatole Karorero, qui siègent encore à l'Assemblée nationale sous la bannière du CNL - un parti suspendu en juin 2023 - ne peuvent donc a priori pas concourir sous les couleurs d'une autre formation. Or, c'est précisément ce que la Céni leur reproche en se présentant sous l'étiquette « Un Burundi pour tous ». Mais pour Agathon Rwasa, joint par téléphone, cette décision n'a aucun sens car celui-ci estime, en effet, ne plus appartenir au CNL. Taillé sur mesure Reste qu'au mois de décembre, le président burundais, Évariste Ndayishimiye, a aussi promulgué un décret rétrécissant davantage encore les possibilités de candidature. Un simple adhérent ayant quitté son parti il y a moins d'un an ne peut désormais plus se présenter. Une période allongée à deux ans pour un dirigeant. Une mesure qui, selon un analyste cité par l'AFP, semble avoir été taillée sur mesure pour Agathon Rwasa. Ce dernier, qui avait 48 heures pour déposer un recours devant la Cour constitutionnelle contre la décision de la Céni, a confié à RFI qu'il n'en voyait pas l'utilité, fustigeant au passage un processus électoral corrompu et une mise au ban des candidats indépendants au profit de ceux du parti au pouvoir, le Conseil national pour la défense de la démocratie - Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD). |