Vatican News, 19 février 2025

Samedi 15 février 2025, à Mugera, dans le centre du Burundi, a été ouvert la célébration du centenaire du premier séminaire du pays et des premières ordinations locales de prêtres. Ce, par une grande messe, qui a rassemblé une foule nombreuse de fidèles, au nombre desquels des officiels des instances administratives du pays, personnalités religieuses, une grande représentation des prêtres, des consacrés et des fidèles laïcs.

La célébration eucharistique a été présidée par le nonce Apostolique au Burundi, Mgr Dieudonné Datonou, entouré des évêques et de nombreux prêtres venus des huit diocèses du pays.

Au cours de son homélie, le prélat a rendu hommage aux nombreuses vies qui, il y a 100 ans, ont initié cet apostolat d’accompagnement des âmes, rappelant qu'autrefois, «le prêtre était à la fois infirmier, architecte, enseignant et promoteur de développement». Une parole de remerciement et d'encouragement a été adressée aussi aux familles, aux formateurs des prêtres et aux bienfaiteurs qui ont soutenu le sacerdoce de ces nombreux prêtres qui ont suivi l’ordination de Patrice et Ntidendereza et Emile Ngendagende, commémorée également samedi 15 février.

Un siècle de fruits et de vocations sacerdotales et religieuses

Ces 100 premières années d’exercice sacerdotal ont été riches en fruits pour l'Église du Burundi. Il suffit de penser aux célébrations des sacrements d'initiation chrétienne, aux mariages, aux nombreuses ordinations sacerdotales et de vocations religieuses, aux multiples œuvres de charité promues par l’Eglise locale et encadrées par des prêtres, en majorité originaires du pays. Depuis les premières ordinations sacerdotales, le 19 décembre 1925, dans l’Eglise paroissiale de Mugera, première cathédrale du Burundi chrétien, des ordinations sont célébrées chaque année de façon presque ininterrompue. A compter, l'Eglise burundaise a plus de 1300 prêtres diocésains, sans compter ceux des congrégations religieuses et instituts de vie consacrée.

Le petit séminaire de Mugera: une pépinière pour l’Eglise et le pays

C’est à Mugera que fut établi, en 1926, le premier séminaire au Burundi, celui de Sainte Famille de Mugera. Fondé dans la foulée des premières ordinations, ce séminaire première institution d’éducation secondaire du pays, a joué un rôle crucial dans la formation de nombreuses personnalités qui ont façonné l'histoire du pays. Plus de 400 prêtres burundais sont passés par cette pépinière de l’Eglise locale dont 15 évêques. Par ailleurs, plusieurs intellectuels du pays sortis de cette école, ont servi et continuent à servir le Burundi dans ses différents secteurs. 

Défis et espoirs du sacerdoce aujourd'hui

Soulignant «la complexité de la vie et du cœur de la personne», le nonce apostolique au Burundi a rappelé que «les troubles et les guerres que vit notre société ont leur racine dans le cœur». Ainsi, a-t-il rappelé la mission du prêtre, qui est essentiellement celle «de baptiser le peuple qui lui est donné par le Christ, mais aussi de convertir le cœur des personnes». En outre, «dans le Burundi d'aujourd'hui, il est crucial que les prêtres poursuivent l'œuvre de l'évangélisation avec ardeur, tout en répondant dans la mobilisation pour le développement en vue d’atteindre la vision du pays», a ajouté Mgr Datonou, soulignant qu'«aucun développement ne peut faire économie des valeurs spirituelles».

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Gratitude aux fidèles pour leur soutien multiforme aux prêtres

Dans son allocution, le président de la Conférence des évêques catholiques du Burundi, Mgr Bonaventure Nahimana, a souligné le lien entre les premières ordinations et le petit séminaire de Mugera, précisant que «l’érection de ce dernier avait été stimulée par la consolation issue par ces ordinations». Selon l’archevêque de Gitega, il s’agit du fruit du discernement du premier vicaire apostolique du Burundi, Mgr Julien Gorju, en voyant «la joie qui rayonnait sur les visages des fidèles venus participer à la première messe célébrée à Muyaga par ces deux prêtres de la région». Ainsi, il a exprimé sa gratitude aux fidèles pour leur soutien multiforme aux prêtres, tout en encourageant les séminaristes à «se laisser former» car, leur a-t-il fait savoir, «vous êtes l'avenir de l'Église au Burundi».

Collaborer avec les organes étatiques dans la promotion du bien commun

Enfin, Mgr Nahimana a lancé un appel au gouvernement de «soutenir les prêtres dans l'accomplissement de leur mission combien utile dans la vie du pays». Il a également invité les prêtres à «collaborer avec les organes étatiques dans la promotion du bien commun et des initiatives de développement, de paix et de réconciliation».

Au cours de cette célébration eucharistique, une prière a été élevée pour la République Démocratique du Congo, dont la partie Est vit «une guerre destructrice», implorant ainsi «le repos des victimes et le retour à la paix dans la sous-région martyrisée par des conflits interminables».

Abbé Lambert Riyazimana - Mugera