@rib News, 18/02/2025 – Source Reuters Le Burundi retire ses forces de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), où elles se battent contre les rebelles du M23, ont déclaré quatre sources mardi. Ce retrait intervient alors que le bureau des droits de l'homme de l'Onu a accusé les rebelles du M23 d'avoir exécuté des enfants dans l'est de la RDC où il s'est emparé des deux plus grandes villes de la région.
"Les troupes burundaises se retirent de la République démocratique du Congo. Un certain nombre de camions remplis de militaires sont arrivés dans le pays depuis hier" par un poste frontière, a déclaré un officier de l'armée du Burundi. Deux sources de l'Onu et un diplomate africain ont également fait état de mouvements de soldats. Les troupes burundaises ont combattu aux côtés des Congolais pour tenter de défendre Kavumu, où se trouve l'aéroport qui dessert Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu, tombée ce week-end. Cette prise est la plus importante depuis que le M23 s'est emparé de Goma, la plus grande ville de l'est de la RDC, à la fin du mois de janvier. Le Burundi stationne des soldats dans l'est du pays depuis des années, contre les rebelles burundais, mais aussi, plus récemment, contre le M23. Une source du M23 a affirmé mardi après-midi que toutes les troupes burundaises n'étaient pas parties, et un habitant du Sud-Kivu a indiqué que certaines d'entre elles se trouvaient encore du côté congolais de la frontière. L'offensive éclair menée par les rebelles du M23 depuis le début de l'année est la dernière réplique en date du génocide des Tutsis par des Hutus au Rwanda en 1994, le M23 étant un mouvement à dominante tutsie affirmant défendre les Tutsis de l'est de la RDC. Les autorités congolaises accusent pour leur part les rebelles d'être une force supplétive de l'armée rwandaise vouée à servir les ambitions expansionnistes de Kigali, une accusation que ce pays rejette de longue date. ABUS À Genève, le Bureau des droits de l'homme des Nations unies a dénoncé une détérioration des conditions pour les civils pris dans les combats dans l'est du pays, et des abus, dont des exécutions sommaires et des violences sexuelles. "Notre bureau a confirmé des cas d'exécutions sommaires d'enfants par le M23 après son entrée dans la ville de Bukavu la semaine dernière", a déclaré la porte-parole Ravina Shamdasani lors d'une conférence de presse. Trois garçons, probablement pas plus âgés que 15 ans, ont été tués lors d'une altercation avec les rebelles après avoir refusé de rendre les armes qu'ils avaient prises dans un camp militaire abandonné, a-t-elle ajouté. Entre 10.000 et 15.000 personnes sont entrées au Burundi depuis les environs de Bukavu ces derniers jours, mettant à rude épreuve les ressources dans les centres de transit, a déclaré Matthew Saltmarsh, porte-parole de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés. Certains se sont noyés dans la rivière Ruzizi en essayant de traverser, a-t-il ajouté. "Les réfugiés sont épuisés et traumatisés. Beaucoup d'entre eux ont été séparés de leurs familles et n'ont que peu d'informations sur leur localisation", a-t-il déploré. Pendant ce temps, le trafic maritime a repris sur le lac Kivu mardi, avec la réouverture des ports de Goma et de Bukavu, ce qui, selon les Nations unies, pourrait faciliter l'accès à l'aide humanitaire après des semaines de combats et de pillages. Cependant, l'aéroport de Goma est resté fermé, ce qui pourrait rendre difficile l'intensification des opérations humanitaires. L'armée ougandaise a pour sa part déclaré qu'elle était entrée dans la ville de Bunia, dans l'est de la RDC, avec l'approbation des autorités militaires locales, afin de mettre un terme aux massacres perpétrés par les milices. |