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@rib News, 04/10/2025 La Ferme des Animaux de George Orwell : Langage de promesses et trahisons ou une allégorie toujours vivante à l’épreuve des réalités contemporaines Par JP Mbona - octobre 2025 Ecouté / Lu pour vous : « La Ferme des Animaux : pourquoi ce livre dérange toujours le pouvoir ? » - Source : Chaine Youtube "Les rares livres". 2025. Extraits : « […] Que se passe-t-il lorsque ceux qui ont toujours vécu dans la souffrance et l’obéissance décident de se lever contre leurs oppresseurs ? Que devient un rêve d’égalité, de justice et de fraternité, lorsqu’ils se confrontent à la soif de pouvoir et à la manipulation des plus malins ? Ces questions aussi universelles qu’intemporelles sont au cœur d’une œuvre majeure de la littérature du 20e siècle. "La Ferme des Animaux" de George Orwell. Derrière ce récit simple en apparence, où les animaux prennent le contrôle d’une ferme, se cache une réflexion profonde sur les mécanismes du pouvoir, la fragilité de la liberté et la facilité avec laquelle les idéaux les plus nobles peuvent être trahis.[…] » 0. Introduction
Dans son roman emblématique devenu un grand classique universel, Animal Farm publié en 1945, George Orwell propose une fable allégorique dans laquelle une révolution menée par des animaux sur une ferme humaine finit par engendrer une forme de tyrannie « relookée » ou d’un autre style. Le récit romanesque dépeint le processus par lequel l’idéal égalitaire se voit progressivement détourné et corrompu, rapidement dévoyé, notamment à travers le langage, la mémoire, les structures du pouvoir pour ne considérer que ceux-ci. Nulle part ailleurs qu’ici la phrase communément attribuée à Lord John Dalberg‑Acton (1887) n’en reçoit ses lettres de noblesse : « Power tends to corrupt, and absolute power corrupts absolutely. Great men are almost always bad men, even when they exercise influence and not authority… » Quoique l’œuvre semble s’inspirer directement des événements de la Révolution russe de 1917 (certaines critiques accusant l’auteur d’être un agent des services de secrets britanniques y ont vu un instrument de lutte contre le communisme !), ses mécanismes de manipulation, de propagande, d’autoritarisme n’en sont pas moins universels et se répercutent dans nombre de contextes contemporains, particulièrement en Afrique, donc aussi malheureusement au Burundi, où les promesses de liberté, d’égalité, de justice, d’Etat de droit contenues dans la lutte de libération des années ‘90 et 2000 sont fréquemment confrontées à la réalité de la répression, du favoritisme, du clientélisme et de l’opacité, de l’obscurantisme, du népotisme et j’en passe d’autres « ismes » de mauvais aloi... Les quelques lignes qui suivent se proposent d’explorer Animal Farm selon trois axes : d’abord l’utopie fondatrice et son code moral d’égalité ; ensuite le glissement du pouvoir vers la trahison des principes avant de clore sur le rôle du langage, de la mémoire et de la propagande comme instruments de la domination par la nouvelle oligarchie. Il sera intéressant de faire référence subrepticement à d’autres exemples d’œuvres contemporaines ad libitum afin de montrer combien l’allégorie d’Orwell reste pertinente hier comme aujourd’hui ; ici et ailleurs dans le monde. Lire l'intégralité de l'Analyse
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