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@rib News, 06/10/2025 – Source Reuters Procès pour haute trahison du leader de l'opposition tanzanienne à quelques semaines des élections Le procès pour haute trahison de Tundu Lissu, chef de file de l'opposition tanzanienne, s'est ouvert lundi à Dar es Salaam, la capitale, à quelques semaines d'un scrutin auquel son parti s'est vu interdire de participer. Lissu, arrivé en deuxième position lors de la dernière élection présidentielle en 2020, a été arrêté en avril et inculpé de haute trahison. Selon l'accusation, il aurait prononcé un discours incitant la population à se rebeller et à perturber les élections prévues pour la fin du mois.
Lissu avait menacé de boycotter le scrutin en l'absence de réformes majeures du processus électoral, qu'il juge favorable au Chama Cha Mapinduzi (CCM), le parti de la présidente Samia Suluhu Hassan, au pouvoir depuis l'indépendance en 1961. À la tête du parti d'opposition CHADEMA, Lissu avait survécu à une tentative d'assassinat en 2017, au cours de laquelle il avait reçu seize balles. Aucun suspect n'a jamais été inculpé dans cette affaire. Il a plaidé non coupable dans le cadre de ce procès, et son avocat a dénoncé des accusations à motivation politique. Selon CHADEMA, les juges devaient entendre lundi les premiers témoins de l'accusation. Dans un communiqué publié dimanche soir, le parti a affirmé que son leader était « ferme, déterminé et prêt » pour un procès qui devrait durer plusieurs semaines. Au début de l'audience, Lissu a déclaré que certains de ses partisans avaient été agressés et empêchés d'entrer dans la salle d'audience, a rapporté à Reuters son avocat, Jebra Kambole. À la demande du procureur de l'État, la Cour a interdit toute retransmission en direct afin de préserver l'anonymat des témoins. La détention de Lissu, ainsi que les allégations d'enlèvements de critiques du gouvernement au cours de l'année écoulée, ont attiré l'attention sur le bilan en matière de droits humains de la présidente Hassan, donnée largement favorite pour l'élection du 29 octobre. En avril, la commission électorale tanzanienne a exclu le CHADEMA du scrutin, reprochant au parti de ne pas avoir signé le document sur le code de conduite électorale. La commission a également disqualifié le leader du deuxième plus grand parti d'opposition du pays, ne laissant face à Hassan que des candidats issus de partis mineurs. À son arrivée au pouvoir en 2021, Hassan avait été saluée pour avoir desserré l'étau sur les opposants politiques et les médias, une répression qui s'était intensifiée sous son prédécesseur, John Magufuli, décédé en fonction. Mais elle fait désormais l'objet de critiques croissantes de la part de défenseurs des droits humains, en raison des allégations d'enlèvements et d'arrestations d'autres opposants. Hassan a assuré que son gouvernement était attaché au respect des droits humains et a ordonné une enquête sur les signalements d'enlèvements l'année dernière. Aucun résultat officiel n'a, à ce jour, été rendu public. Source Reuters - Traduit par Zonebourse
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