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APA News, 15 octobre 2025 APA-Kinshasa (RDC) | Un nouveau mécanisme pour vérifier le cessez-le-feu a été signé mardi 14 octobre 2025 à Doha entre le gouvernement congolais et le M23, dans une tentative de relancer un processus de « paix fragile » selon l’ONU. Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et le Mouvement du 23 mars (M23) ont signé à Doha un mécanisme de surveillance et de vérification du cessez-le-feu, mardi 14 octobre sous médiation qatarie. Cette étape essentielle vise à instaurer un réel suivi du cessez-le-feu conclu initialement en juillet lors d’une déclaration de principes.
Depuis janvier, le M23 a consolidé son emprise sur le Nord et le Sud-Kivu, notamment à Goma et Bukavu, provoquant un exode massif des civils et une grave crise humanitaire. Malgré plusieurs tours de négociations et un accord bilatéral de paix avec le Rwanda (accord de Washington), les combats sporadiques persistent. Le nouveau mécanisme signé à Doha permet la mise en place d’un comité mixte composé de représentants du gouvernement congolais, du M23, et d’observateurs internationaux issus du Qatar, des États-Unis, de l’Union africaine, de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et de la Mission de l’ONU au Congo (Monusco). Ce comité aura pour mission d’enquêter sur les violations du cessez-le-feu et de prévenir une reprise des hostilités. L’envoyé spécial de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Xia Huang, a alerté, lundi 12 octobre sur le non-respect du « cessez-le-feu » et le risque d’un embrasement régional. Il plaide pour une « médiation africaine unifiée » et une « réelle volonté politique des parties ». Le M23, créé en 2012, est né d’une mutinerie d’anciens membres tutsis du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégrés dans l’armée congolaise mais mécontents du non-respect des accords de paix de 2009. Ce groupe armé accuse Kinshasa de ne pas respecter ses engagements et revendique la défense de la minorité tutsie dans l’est de la RDC. Le Rwanda est accusé par la RDC et plusieurs acteurs internationaux de soutenir le M23, ce que Kigali dément en parlant d’un « conflit intra-congolais ». Le Président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, s’est félicité vivement de cet accord, estimant qu’il « marque un grand pas en avant important et positif dans le processus de paix pour la région des Grands Lacs ». L’organisation panafricaine a exprimé sa « profonde gratitude à l’Etat du Qatar pour son rôle essentiel de facilitation, ainsi qu’aux États-Unis d’Amérique, à la République d’Angola et à la République du Togo pour leurs contributions constructives à l’appui de ce processus. » RNK/ss/ac/Sf/APA |