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@rib News, 22/10/2025 – Source AFP Une nouvelle figure de l'opposition tanzanienne été arrêtée mercredi, a dénoncé son parti, dernier indice du musellement des voix dissidentes en Tanzanie à quelques jours de l'élection présidentielle.
Mercredi, John Heche (photo), vice-président du parti d'opposition Chadema, a été arrêté devant un tribunal de Dar es Salaam, capitale économique tanzanienne.
Selon Chadema, M. Heche était sur place pour suivre le procès du chef du parti, Tundu Lissu, arrêté en avril pour trahison, et qui risque la peine de mort. La police n'a pas divulgué les motifs de l'arrestation de M. Heche. "Nous n'avons pas été informés des raisons de son arrestation", a déclaré à la presse le secrétaire général de Chadema, John Mnyika, dénonçant un "plan" des autorités "contre les dirigeants de Chadema". Plusieurs responsables du principal parti d'opposition craignent d'être arrêtés à leur tour, pour être éventuellement relâchés après la présidentielle, a-t-il assuré. L'arrestation de John Heche fait suite à la confiscation de son passeport le week-end dernier après qu'il avait tenté d'assister aux funérailles au Kenya de l'homme politique kényan Raila Odinga. Les services d'immigration tanzaniens ont ensuite publié un communiqué l'accusant d'avoir voulu franchir illégalement la frontière, ce que son parti dément. Plusieurs cadres de Chadema ont été arrêtés ou ont disparu depuis un an. L'un d'entre eux, Ali Mohamed Kibao, a été retrouvé mort, son corps préalablement roué de coups ayant été aspergé d'acide, en septembre 2024. Le parti Chadema a été exclu des élections pour avoir refusé de signer le Code de conduite électoral, qui selon lui n'incluait pas les réformes qu'il exigeait. Un ancien ambassadeur tanzanien devenu fervent critique du gouvernement, Humphrey Hesron Polepole, a également disparu depuis plus de deux semaines. Son frère a posté une vidéo devenue virale de la maison où il habitait, aux portes cassées et au sol maculé de sang. La présidente Samia Suluhu Hassan, qui a pris les rênes de la Tanzanie à la suite du décès de son prédécesseur et autoritaire John Magufuli en 2021, aspire à rester en fonction à l'issue du scrutin du 29 octobre. Saluée dans un premier temps pour avoir assoupli les restrictions instaurées par John Magufuli (2015-2021), la cheffe de l'Etat est de plus en plus critiquée par l'opposition et les ONG.
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