PSE : Charlène Irakiza, étoile montante du judo burundais
Charlène Irakiza s’est lancée dans la pratique du judo alors qu’elle avait onze ans. Pour PasSansElles, notre jeune reportrice Charmante Nduwayo est allée à sa rencontre.
Au Burundi, les jeunes filles s’intéressent davantage ces dernières années aux sports comme le judo, le karaté et autres jadis réservés aux garçons. Elles remportent même des médailles. C’est le cas de Charlène Irakiza.
Agée de 17 ans, Charlène Irakiza, est une étoile montante du judo burundais. Chaque soir, deux ou trois fois par semaine, depuis 2018, elle se présente dans les dojos à Bujumbura pour s’entraîner.
De nombreuses médailles
La championne burundaise des moins de 48kg a déjà ramené des médailles lors de championnats dans la sous-région, en Afrique et à l’international. Elle a ainsi récemment décroché l’or à l’Open africain de judo en Afrique du Sud et une médaille de bronze à l'Asian Open en Jordanie.
"J’ai commencé le judo en 2018. C’est une amie qui m’a motivée. Elle m’a invitée à l’accompagner à une compétition de judo. C’est ainsi que j’ai découvert et aimé le judo. J’ai alors commencé à le pratiquer, raconte la championne de judo."
La fédération burundaise de judo compte des centaines de licenciés, des garçons pour la plupart. La bonne nouvelle, c’est que des jeunes filles s’intéressent davantage à cet art martial. A la clé, des performances exceptionnelles, comme celles réalisées par Charlène.
Source d’inspiration
Charlène Irakiza est par ailleurs une source d’inspiration pour les filles débutantes au judo comme Diella Igiraneza qui essaie de l’imiter.
"J’ai déjà noté beaucoup de choses chez Charlène, des mouvements par exemple que je ne maîtrisais pas avant. J’essaie de l’observer, je m’inspire d’elle. J’ai décidé de l’imiter sur certains points. Si je les maîtrise je pourrais l’imiter encore sur d’autres aspects car, si j’essaie de m’inspirer de tout qu’elle fait, je risque de ne rien maîtriser."
Le judo est un jeu qui nécessite de la force physique et une concentration. Au Burundi, la pratique de cette discipline tout comme le karaté ou autre se heurtait aux stéréotypes qui excluaient les filles. Mais avec le temps, certaines filles comme Charlène brisent les tabous.
"Un an après que j’ai débuté le judo, il y a eu un conflit en famille. Ma mère s’y est catégoriquement opposée arguant que ça ne rapporte rien. Je la comprenais mais je profitais de son absence à la maison le soir pour aller aux entraînements", raconte toutefois Charlène Irakiza.
Son exhortation : "Je dirais aux filles que le judo aide beaucoup. Cela nous empêche d’adopter de mauvais comportements comme la débauche. Le judo contribue à notre bonne santé mentale et physique."
Au Burundi, la pratique du judo a été longtemps une affaire d’homme. Mais Charlène Irakiza a pu décrocher plusieurs médailles grâce à ses efforts.
Charmante Nduwayo Jeune repotrice pour PasSansElles
Antéditeste Niragira Correspondant multimédia à Bujumbura au Burundi pour le programme francophone de la Deutsche Welle