PANA, 18/10/2010 Bujumbura, Burundi - Une aide alimentaire japonaise de quelque 5.000 tonnes de riz est à l'origine d'une grogne grandissante dans les milieux des riziculteurs burundais sur fond de craintes pour la mévente de la production locale, a rapporté lundi, la radio nationale du Burundi. L'accord de don pour le 'projet d'aide alimentaire' avait été signé entre l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et le gouvernement du Burundi en date du 24 novembre 2009, rappelle-t-on.
La quantité offerte par le Japon correspondrait exactement à quelque 5.000 tonnes de riz en souffrance dans les entrepôts de la Confédération des associations des producteurs agricoles pour le développement (CAPAD) faute de preneur, selon toujours la radio d'Etat burundaise. Les riziculteurs se plaignent, en plus, du fait que l'armée et la police nationale ne s'approvisionnent plus sur le marché local, alors que les deux corps étaient leurs clients potentiels, a déploré sur les antennes de la radio nationale, le porte-parole de la CAPAD, Thierry Nininahazwe. Face à cette situation de marasme chez les riziculteurs, le porte-parole de la confédération a demandé avec insistance à l'Etat burundais de protéger la production locale qui commençait à donner des résultats prometteurs. La culture intensive du riz est d'introduction récente au Burundi par rapport à d'autres céréales traditionnelles comme le maïs, le sorgho ou encore le blé. Sa production connaît néanmoins une croissance au moment où celle des autres céréales est marquée par la stagnation quand ce n'est pas la baisse, renseigne-t-on dans les milieux agricoles spécialisés à Bujumbura. A titre indicatif, la production du riz est passée de 40.000 tonnes en 1990 à 75.000 tonnes en 2009, soit une augmentation de 87,5% en 19 ans, selon les mêmes sources. La production des plaines des environs de Bujumbura, la capitale du Burundi, est à elle seule de l'ordre de 22.000 tonnes de paddy par an, contre 1.000 tonnes provenant des montagnes et environ 45.000 tonnes des marais. On estime enfin autour de 440.000, le nombre de familles qui vivent directement de la culture du riz au Burundi. |