PANA, 06/11/2008 - Sommet régional sur la RD Congo vendredi à Nairobi Bruxelles, Belgique - Le commissaire européen au Développement et à l'Aide humanitaire, Louis Michel, a quitté Bruxelles jeudi pour Nairobi, au Kenya, où il va participer, vendredi, à un sommet régional sur la situation en RD Congo, a appris la PANA de source officielle. Selon un communiqué des services de la Commission européenne, le but de la conférence sera d'établir une feuille de route visant des résultats concrets à atteindre avec des modalités d'application, l'objetif final étant de juguler la menace pour la paix et la stabilité posée par les groupes armés étrangers et nationaux en RD Congo.
Le texte qui sanctionnera les travaux doit être "opérationnel et effectif" en spécifiant notamment les modalités de suivi des engagements souscris par les parties concernées, souligne le communiqué. Sur le plan interne, le sommet devrait faciliter la mise en place d'un dialogue entre les autorités congolaises et le Conseil national pour la défense du peuple (CNDP) de l'officier félon tutsi d'origine rwandaise Laurent Nkundabatware. A Bruxelles, dans les milieux européens, on reste très sceptique sur le succès des travaux, compte tenu des prises de positions des parties engagées au conflit. Pour Kigali, le conflit en RDC est strictement interne à ce pays auquel le Rwanda n'est pas impliqué, alors que l'armée rwandaise participe, de toute évidence, aux combats aux côtés des rebelles du CNDP, notamment en usant des armes lourdes ayant servi au bombardement intensif de Goma causant l'exode des centaines de milliers d'habitants pris de panique. Le CNDP prétend combattre pour défendre les Tutsis congolais qui seraient menacés de génocide en RDC. Laurent Nkundabatware exige des négociations directes avec le gouvernement congolais, à défaut de quoi il menace de lancer ses forces sur Kinshasa pour renverser le pouvoir démocratiquement élu par les Congolais. Par ailleurs, le CNDP a enrôlé récemment plusieurs centaines de soldats tutsis démobilisés au Burundi, cela en application de l'Accord global de paix interburundais, négocié sous la facilitation de Nelson Mandela, l'ancien président sud-africain. Selon les observateurs, l'agenda caché de Kigali serait la création d'un "tutsiland" au Nord-Kivu, une entité étatique qui ne serait reconnue que par le Rwanda, qui en assurerait la sécurité par la présence des forces rwandaises puissamment armées. Riche en minerais notamment diamants, or, coltan, ainsi que sur le plan agricole, le tutsiland instalé au Nord-Kivu pourrait subvenir à ses besoins, se passant totalement du pouvoir de Kinshasa. Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon est également attendu au sommet de Nairobi, auquel participeront les présidents Joseph Kabila de la RDC et Paul Kagame du Rwanda. |