@rib News, 17/11/2008 – Source AFP Rose Kabuye, la chef du protocole présidentiel rwandais arrêtée en Allemagne en vertu d'un mandat d'arrêt international émis par la France, doit être remise mercredi à la justice française, a-t-on appris vendredi de source judiciaire à Paris. "Tout est en ordre. Elle sera transférée mercredi à Paris", a confirmé Bernard Maingain, l'un de ses avocats.
Cette proche du président rwandais Paul Kagame est l'une des neuf personnes recherchées par la justice française pour leur participation présumée à l'attentat contre l'avion de l'ancien président hutu Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994, élément déclencheur du génocide. Après son arrestation à l'aéroport de Francfort, Mme Kabuye avait indiqué vouloir être rapidement transférée en France. Kigali a vivement protesté contre cette arrestation, dénonçant "un abus de la juridiction internationale" visant "une femme innocente" victime d'une "enquête manipulée" de la France à caractère politique. Son interpellation a provoqué une crise diplomatique entre Kigali et Berlin, des manifestations étant organisées pendant plusieurs jours de suite au Rwanda. L'ambassadeur allemand Christian Clages a quitté le Rwanda jeudi, mais Kigali a précisé ne pas vouloir rompre ses relations diplomatique avec Berlin. Ancienne maire de Kigali, Rose Kabuye est une combattante de la première heure du Front patriotique rwandais (FPR), l'ex-rébellion tutsie de Paul Kagame. Après son arrestation, une source proche du dossier avait indiqué que l'inculpation probable de Mme Kabuye lui donnerait "à elle et à l'Etat rwandais accès au dossier" et leur permettrait "le cas échéant de contre-attaquer". Son autre avocat, Me Léon-Lef Forster, avait estimé que cette arrestation allait faire avancer le dossier des neuf Rwandais recherchés par la justice française. "Cela va nous permettre de faire des demandes d'actes, notamment un déplacement des juges sur place, avant qu'ils ne bouclent leur enquête", avait-il expliqué. Les juges devaient achever leur travail très prochainement mais l'arrestation de Mme Kabuye pourrait retarder la fin de l'enquête. Les relations entre la France et le Rwanda sont extrêmement tendues depuis 1994, Kigali accusant Paris d'être impliqué dans le génocide, ce que les autorités françaises démentent, tout en admettant avoir commis des "erreurs" au Rwanda. Le lancement en novembre 2006 des mandats d'arrêts internationaux contre les neuf responsables rwandais par le juge antiterroriste français Jean-Louis Bruguière a provoqué la rupture par Kigali des relations diplomatiques avec Paris. |