MISNA, 5 avril 2012 Une opinion publique choquée par la multiplication des exécutions extrajudiciaires commis par les forces de sécurité et les attaques des groupes rebelles, une magistrature dénuée d’indépendance, des prisons surpeuplées, une multitude de violations des libertés publiques : la liste établie par l’organisation de défense des droits de l’homme Iteka pour l’année 2011 est malheureusement longue. La Ligue Iteka enregistre 392 homicides en 2011, dont les 39 victimes du massacre de Gatumba le 18 septembre dernier. L’organisation recense également 42 cas de torture, 251 arrestations illégales, 734 viols et près d’un millier de cas de violences domestiques.
Certains milieux s’avèrent plus exposés, comme la minorité Twa (ou Batwa, troisième ethnie du pays), les femmes des zones rurales et les déplacés. De manière générale, la Ligue Iteka tire le signal d’alarme pour la pauvreté diffuse due à la hausse des prix des aliments et à la persistance des conflits terriens, malgré la promulgation d’une nouvelle loi en la matière. Sœur Lukrecija Mamic (une missionnaire croate) et le volontaire italien Francesco Bazzani figurent parmi les victimes des violences de 2011. C’est en leur honneur qu’un mémorial a été dernièrement inauguré dans le jardin de l’hôpital Kiremba, dans la province de Ngozi, où tous deux travaillaient. (CC/CN) |