@rib News, 06/04/2024 COMMÉMORATION / HOMMAGE Il y a exactement 30 ans, le 06 avril 1994, le président de la République du Burundi de l’époque, Cyprien NTARYAMIRA, disparaissait tragiquement dans un attentat terroriste contre l’avion du président rwandais Juvénal HABYARIMANA. Cet avion, abattu au-dessus de l’aéroport de Kanombe tout près de Kigali, transportait également d’autres hautes personnalités rwandaises et burundaises dont, entre autres, les ministres burundais du Plan, M. Bernard CIZA, et de la Communication et Porte-parole du Gouvernement, M. Cyriaque SIMBIZI. Bilan de l’attentat : aucun survivant !
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a demandé, le 7 avril 1994, dès le lendemain de l’attentat à Kigali, au Secrétaire général de "recueillir toute information utile à ce sujet par tous les moyens à sa disposition et de faire rapport dans les plus brefs délais au Conseil". Dans deux résolutions adoptées peu après, le 21 avril et le 17 mai, le Conseil a rappelé cette obligation au Secrétaire général. Enfin, la commission d’experts mise en place à la suite d’une nouvelle résolution, adoptée le 1er juillet 1994, a insisté, dans son rapport final adressé, le 9 décembre 1994, à Boutros Boutros-Ghali, alors Secrétaire général de l’ONU, sur "la nécessité d'enquêter sur les événements qui ont conduit à la situation actuelle, notamment l'attentat contre l'avion transportant les présidents du Burundi et du Rwanda". Trente ans plus tard … rien ! Il semble bien que les Nations Unies aient abandonné, voire entravé toute recherche de la vérité sur ce qui fut le point de départ du génocide rwandais qui a fait près d’1 million de victimes. Le 19 mars 2004, dans un entretien à Libération, Boutros Boutros-Ghali a livré une autre explication : « Il y a bien quelque chose de mystérieux et de synchronisé dans cette affaire : la “boîte noire” s’égare, le TPIR -Tribunal pénal international pour le Rwanda- interrompt son enquête... Le système onusien est très infiltré. Un réseau s’est arrangé pour enterrer ce sujet ». Dès avril 1996, dans le N°14 d’IJAMBO–Les quatre vérités, organe d’expression de l’ARIB asbl, on pouvait déjà lire : « Président de la République du Burundi pendant tout juste deux mois, du 5 février au 6 avril 1994, Cyprien NTARYAMIRA, après avoir connu une mort violente, délibérément provoquée, dérange toujours ceux qui, de peur d’être démasqués, s’efforcent de la plonger dans l’oubli. (…) Le long silence des plus hautes autorités du Burundi après la mort du numéro un du pays et ses compagnons du FRODEBU n’est-il pas le signe d’une volonté d’oubli, voire de dissimilation ? (…) ». Mais, hélas, cette question toujours d’actualité est très loin des préoccupations actuelles des autorités au pouvoir à Bujumbura qui, aujourd’hui, ne se soucient pas de voir Justice rendue à ceux dont ils prétendent être les héritiers. L’ARIB rend hommage au président Cyprien NTARYAMIRA qui, dès son accession à la magistrature suprême, proclama vouloir : “Faire régner la DISCIPLINE dans tous les domaines de la vie politique, sociale et économique du pays. DISCIPLINE partout : à l’école, dans la magistrature, dans l’armée, dans les différents partis politiques, dans les églises”. Par DISCIPLINE, il entendait aussi INTÉGRITÉ dans la conduite des affaires publiques et, surtout, FIDÉLITÉ aux idéaux dans la lutte pour la démocratie au Burundi, voulant ainsi restaurer la ligne politique incarnée par NDADAYE. Malheureusement, bien peu de gens au Burundi ont compris le message ! La Rédaction Lire une courte biographie de Cyprien NTARYAMIRA (adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); |