@rib News, 28/07/2012 La contraception est une affaire de couple. Pa Dr Isidore Nkunzumwami Dans le cadre de la régulation des naissances au Burundi, j’ai insisté la dernière fois sur le rôle de la femme. C’est vrai, le plus souvent, c’est la femme qui prend la responsabilité du moyen de contraception, comme la pilule ou le stérilet. Pour stopper la poussée démographique au Burundi, les hommes doivent de plus en plus prendre conscience du poids de cette responsabilité, et doivent donc accepter de la partager avec leurs conjointes. Voyons donc quelles sont les possibilités d’éviter la fécondation avec la contraception masculine.
Le premier moyen qui s’offre à l’homme est de se retirer avant l’éjaculation. C’est ce qu’on appelle le coït interrompu. Efficace mais souvent très difficile à mettre en place. Il faut se rappeler qu’un seul spermatozoïde suffit pour la fécondation !! Le second moyen est le préservatif masculin connu sous le nom barbare de capote. C’est le principal moyen de contraception masculine. Le troisième moyen est la pilule pour homme. Cette pilule n’est pas pour demain. Cinquante ans après son arrivée sur les marchés américains, la pilule contraceptive féminine n’a toujours pas d’équivalent masculin. Les recherches, avec plusieurs universités dont celui d’Edimbourg nourrissent espoir. Mais le Burundi a besoin des mesures immédiates. La pilule pour homme attendra donc !! Le quatrième moyen est le RISUG (pour Réversible Inhibition of Sperm Under Guidance), qui consiste à injecter un gel dans les canaux traversés par les spermatozoïdes après leur production, les mettant dans l’incapacité de faire la fécondation. En dépit des avantages de cette méthode, les hommes devront encore attendre longtemps avant de voir ce moyen de contraception sur le marché. Le Burundi ne doit pas y penser. Enfin en dernier, la méthode plus radicale qu’est la vasectomie. Cette intervention chirurgicale consiste à couper les conduits qui permettent aux spermatozoïdes d’être éjaculés. Elle ne prend que quelques minutes sous anesthésie locale. Elle doit être considérée comme définitive et irréversible. Elle doit être expliquée comme telle au Burundi. Car dans les pays à haute technologie médicale, on peut rétablir la fertilité, après vasectomie, moyennant des heures de microchirurgie et de beaucoup, beaucoup d’argent ! Définitive presque donc, la vasectomie est déconseillée aux patients qui ne sont pas sûrs de leur décision, qui sont très jeunes ou qui ne peuvent donner leur consentement éclairé. C’est le moyen de contraception masculine le plus fiable. Il faut savoir, pour tranquilliser ceux de mes compatriotes qui opteraient pour cette méthode, que la vasectomie n’empêche ni l’érection, ni l’éjaculation. Le sperme Ce sont les vésicules séminales et dans une moindre part la prostate qui produisent le sperme tel qu’il est émis lors de l’éjaculation. Les testicules n’en fournissent qu’une infime partie, une petite goute contenant les spermatozoïdes. L’érection Tout le mécanisme de l'érection est savamment orchestré par le cerveau. A chaque instant, l'état du pénis est le résultat d'un équilibre entre des signaux excitateurs et inhibiteurs. Les réactions sexuelles masculines sont ainsi le résultat direct entre les signaux d'excitation (système parasympathique) et les signaux d'inhibition (système sympathique). L’érection est aussi un mécanisme vasculo-tissulaire complexe sous contrôle neuropsychique et hormonal. Au cours de l’érection, il y a relaxation des cellules musculaires lisses et un apport du sang dans le pénis. Cette vasodilatation artérielle va provoquer l’augmentation du remplissage des sinusoïdes, et leur distension, ce qui provoque une augmentation de volume du pénis. |