@rib News, 01/07/2012 – Source Reuters

Des milliers de manifestants sont descendus mercredi dans les rues de plusieurs villes de République démocratique du Congo (RDC) pour appeler à la fin des violences dans l'Est du pays, où les forces gouvernementales tentent de stopper l'avancée des rebelles du M23.

La province du Nord-Kivu, dans l'Est du pays, est en proie à de violents affrontements depuis la défection, fin mars, de plusieurs centaines de soldats qui ont apporté leur soutien au général mutin en fuite Bosco Ntaganda, recherché depuis 2006 par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre.

Les hélicoptères de l'ONU pilonnent régulièrement les positions tenues par les rebelles, qui se rapprochent de plus en plus de la capitale provinciale Goma. Au total, les combats entre le M23 et l'armée congolaise ont fait plus de 470.000 déplacés.

Des chrétiens ont défilé dans les rues mercredi matin, brandissant des pancartes pour appeler à la paix et à l'unité dans ce pays de 70 millions d'habitants, qui compte quelque 400 groupes ethniques.

« Nous défilons pour dire non à la violence, à la balkanisation et au pillage de nos ressources », a déclaré Augustin, un jeune habitant de la capitale Kinshasa, où la manifestation était organisée par les représentants de l'église catholique.

Des manifestations moins importantes ont eu lieu dans plusieurs autres villes du pays, notamment à Lubumbashi, dans le Sud, et à Bukavu, dans le Sud-Kivu.

« Notre pays est menacé par le Rwanda et notre gouvernement a compris cela pour la première fois, c'est pourquoi ils nous ont permis de manifester », a déclaré Benoit Marcel Tshissambo, un autre manifestant de Kinshasa.

Le gouvernement congolais est régulièrement accusé par les groupes de défense des droits de l'Homme d'utiliser des méthodes autoritaires pour lutter contre la contestation.

Un rapport publié fin juin par l'ONU a accusé le Rwanda de soutenir militairement les rebelles. Le Rwanda a rejeté ces accusations.

Le M23 tient son nom de l'accord de mars 2009 qui a mis fin à une autre insurrection au Nord-Kivu et permis l'intégration des rebelles au sein des forces gouvernementales. Il est formé de Tutsis congolais dont l'engagement trouve son origine dans les conflits ethniques hérités du génocide rwandais de 1994.