PANA, 22/01/2009 Bujumbura, Burundi - Le ministère burundais de l'Education nationale et de la Recherche scientifique a saisi toutes les instances administratives et judiciaires habilitées du pays pour procéder à la fermeture de cinq universités privées travaillant dans la clandestinité totale pour avoir ouvert leurs portes sans autorisations préalables et sans ressources humaines ou matérielles nécessaires, a-t-on appris jeudi de source officielle à Bujumbura. Les universités en cause sont de création récente et manquent de personnels enseignants qualifiés et suffisants, de matériel et d'infrastructures adéquats pour fonctionner normalement, a indiqué à la presse, le ministre de l'Education nationale et de la Recherche scientifique, Saïdi Kibeya, en citant les plus connues à Bujumbura, Ntare Rugamba et UNILAC.
Dans certains cas, les demandes d'agrément ont été carrément rejetées, dans d'autres, elles n'étaient même pas recevables parce qu'il s'agissait simplement d'universités privées de droit congolais, s'est-il expliqué. La demande d'autorisation est aussi valable dans le primaire et le secondaire où, cependant, la même situation de foisonnement désordonné d'établissements scolaires à caractère privé s'observe et répond souvent au souci inavoué de se faire de l'argent en profitant du laxisme ou de la complaisance des pouvoirs publics, a tenu à préciser le ministre Kibeya. Concernant toujours l'Enseignement supérieur, le Burundi compte actuellement une dizaine d'universités privées dont la pionnière a vu le jour en 2000 sur l'initiative d'un groupe d'intellectuels, de responsables des collectivités locales, d'hommes d'église et d'opérateurs économiques. L'objectif avoué par les fondateurs de l'"Université des Grands Lacs" était d'épauler le gouvernement du Burundi en matière d'éducation et de formation de futurs cadres du pays. Le Nord, le Centre et Bujumbura, la capitale du Burundi, ont ensuite emboîté le pas au Sud en créant à leur tour des universités privées. Le pays n'a, par contre, pas évolué en ce qui concerne la multiplication d'universités publiques et compte toujours sur celle de Bujumbura dont la création remonte à l'année 1964 avec un petit effectif de départ de moins de 200 étudiants répartis en deux facultés de Philosophie et Lettres, ainsi que celle de Sciences. Aujourd'hui, l'Université du Burundi compte près de 10.000 étudiants répartis en 8 facultés et 5 instituts qui délivrent des diplômes de licence, ingénieur et docteur en Médecine. Les effectifs de l'ensemble des universités privées avoisineraient, par contre, moins de 5.000 étudiants, dont de nombreux recalés de l'Enseignement supérieur public réputé plus rigoureux et sélectif au Burundi. Dans l'ensemble, l'Enseignement supérieur au Burundi reste marqué par l'un des plus faibles taux de scolarisation universitaire au niveau mondial, soit 1 étudiant pour 1.250 habitants, selon les études statistiques officielles disponibles. |