@rib News, 18/10/2012

● Droit de l’homme

- Le service national des renseignements reste muet sur l’arrestation de l’épouse de Nzabampema qui a récemment déclaré la guerre contre le gouvernement burundais. Au 4ème jour de son arrestation, Nibizi reste détenue au Congo où elle subit un interrogatoire par la documentation burundaise. Alors qu’il y a des rumeurs de son extradition vers le Burundi, le porte-parole de la documentation affirme qu’il serait absurde de poursuivre cette femme pour des faits reprochés à son mari. C’est le même avis de l’APRODH qui rappelle que même les actuels dirigeants avaient des épouses en poste à Bujumbura qui n’ont pas été inquiétées alors que leurs époux se trouvaient au maquis. Télésphore Bigirimana admet pourtant qu’il va en dire quelque chose prochainement. [Isanganiro]

- La population des provinces du Sud du pays demandent la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme de suivre de près l’action de la Commission Nationale Terre et autres Biens dans cette partie du territoire puisque cette dernière se livre souvent à des violations des droits de l’homme.  Ceci a été dit lors de l’ouverture du bureau de la CNIDH dans les provinces du sud du pays, lequel bureau a été ouvert au chef-lieu de la province de Makamba. [Rpa/Rtnb]

● Sécurité

- Une grenade a été lancée dans un ménage de la colline de Mubone de la commune de Muhuta dans la province de Bujumbura le soir de ce mercredi. Trois personnes ont été blessées par cette explosion et une autre grenade non explosée a été découverte sur les lieux le matin de ce jeudi comme le précise le chef de colline. Les mêmes sources ajoutent que les malfaiteurs ne sont pas connus. [Isanganiro]

- Le parti Uprona se dit consterné par la réapparition des corps sans vie des personnes qui sont découverts ici et là dans le pays. Selon Charles Nditije, cela est dû à l’impunité qui s’est installée dans le pays. Pour lui, il faut que le gouvernement sorte de son silence pour tranquilliser la population surtout sur ce qui est en train d’être fait pour éradiquer ces massacres. A la justice et aux forces de l’ordre, il demande une implication plus accrue en ce qui est des enquêtes pour trouver et punir les auteurs de tels actes. [Bonesha]

- Deux des cinq cadavres découverts flottant sur le lac Tanganyika ont été identifiés. Il s’agirait d’une part de Nkorerimana Etienne vendeur de chaussures au marché de Kamenge. Sa femme affirme qu’elle aurait reconnu le corps de son mari. Elle affirme qu’il a, dans les temps passés, travaillé pour le FNL au maquis en collectant des cotisations, mais que maintenant, il était vendeur de chaussures, uniquement cela. Elle ajoute aussi qu’il a été emprisonné et relâché par la suite. Pour le deuxième, il s’agirait d’un certain Nestor Bigirimana, alias Buseko, un boucher de Rubirirzi dans la commune de Mutimbuzi de la province de Bujumbura. Sa femme fait savoir qu’il a été appelé par un ami pour aller  travailler comme soudeur. Depuis lors, elle ne l’a jamais revu. Elle précise aussi que le corps avec lequel celui de son mari était ligoté est de celui qui l’avait appelé.  Des sources proches de ces deux personnes font savoir qu’elles vivaient en harmonie avec leur entourage. [Rpa] 

- Une soldat a été retrouvée mort et à moitié enterré, tout nu et la tête coupée, dans un petit trou au chef-lieu de la province de Kayanza. C’était un militaire de la 3ème Région Militaire du nom de Caporal Chef Ntahomvukiye Liévin. Le corps enterré a été vu pour la première fois par une femme qui cherchait du bois de chauffage. Après l’ordre du procureur de la République dans cette province, il a été déterré et a été identifié. Les militaires et policiers de la 3ème Région militaire ont aussitôt entamé les recherches de sa tête et après 48 heures, aucune nouvelle. Les causes et les circonstances de sa mort restent non encore identifiées. [Rtnb/Rpa]

- Une personne a été tuée à coups de bâtons par son ami avec lequel il travaillait dans un bar appelé « Ku nama » du chef-lieu de la province de Kayanza. Bosco, jeune marié, avait été battu avec un bâton avec des clous et avait été hospitalisé à l’hôpital de Kayanza. Il a succombé à ses blessures. Le coupable dans cette affaire est incarcéré dans les cachots de la police judiciaire à Kayanza. [Rtnb/Rpa]

● Justice

- Reprise du procès d’Hassan Ruvakuki ce jeudi devant la Cour d’appel de Gitega. Les avocats de la défense avaient demandé que Ruvakuki soit entendu aujourd’hui et que l’instruction puisse continuer jusqu’à ce que tous les prévenus soient entendus. Le président du siège leur avait répondu que leur demande sera analysée à la fin du procès. Aucune de ces propositions n’a été acceptée à la fin de l’audience puisque le procès a été reporté pour le 25 octobre et Ruvakuki n’a pas pu être entendu. Seul 3 prévenus ont été entendus et ont plaidé non coupable arguant qu’ils ont été torturés pour accepter les accusations portées contre eux. L’un d’eux a d’ailleurs montré aux juges les cicatrices de ces tortures. Jusqu’ici, seuls 8 des 23 détenus ont déjà été entendus. [Rpa/Bonesha/Télé-Renaissance/Rtnb/Isanganiro]

- Le directeur de la RSF Bonesha FM a exprimé son sentiment de désolation après le report du procès de Ruvakuki. Selon Patrick Nduwimana, c’est à cause du gouverneur de la province de Gitega que le procès n’a pas pu être remis à demain puisque ce dernier a sorti une décision selon laquelle il n’y aura pas de travail demain à Gitega. Selon cette autorité, ils seront en train de commencer les préparatifs de la célébration du centenaire de la ville de Gitega. Selon Patrick Nduwimana, c’est un motif parmi tant d’autres qui sont inventés pour faire durer le procès et faire croupir injustement Ruvakuki et consorts dans la prison. [Rpa/Bonesha]

- Le barreau burundais a suspendu sa participation dans la commission chargée de préparer la tenue des états généraux de la justice. Selon Maître Isidore Rufyikiri, le retrait du barreau de cette commission a été motivé par le fait qu’aucun problème qui hante la justice burundaise ne sera traité lors de la tenue de ces états généraux. Il précise que seuls des considérations d’ordre politique sont envisagées alors que la politique et la justice sont différentes. Il ajoute que s’ils sont invités à participer dans la tenue de ces états généraux, ils y seront, dans le cas contraire, tant pis pour les organisateurs. [Rpa/Bonesha]

● Bonne gouvernance

- Le PARSEM demande au gouvernement du Burundi de suspendre le processus de privatisation du port de Bujumbura. Faustin Ndikumana trouve que le gouvernement va perdre beaucoup suite à la sous-évaluation de sa part. Il voit que la valeur de 10% reconnue aux installations portuaires et équipements revenant au gouvernement est dérisoire alors que les installations sont très importantes pour une telle exploitation. Il demande donc une évaluation de l’apport du Burundi par une maison d’experts afin d’éviter que le pays perde. [Rpa/Bonesha]