@rib News, 20/10/2012

● Sécurité

- Un rescapé dans les massacres qui ont coûté la vie à 5 personnes dont les corps ont été découverts flottant dans le lac Tanganyika a été récupéré par des personnes qui étaient en train de construire une église tout près de la rivière Rusizi, au niveau du secteur de Vugizo de la zone Gatumba. Il était ligoté et a demandé d’être délié avant de leur dire ce dont il s’agissait. Ce qui a étonné ces personnes est que la police est venue et les a emprisonnées en leur a demandant pourquoi elles ont délié et sauvé cette personne. Mais elles ont été relâchées après 2 heures d’interrogatoire. [Rpa]

- Un commerçant a été tué dans la commune de Gashoho de la province de Muyinga. C’était ce jeudi vers 19 heures quand des hommes en armes ont envahi le centre de Gashoho et ont attaqué un kiosque d’un certain Macumi qui a été tué sur place. Une autre personne a été blessée par balle. Les autorités soulignent que les armes détenues illégalement sont à la base de cette situation. [Isanganiro]

- Une famille ayant deux enfants albinos a été attaquée la nuit de jeudi à vendredi sur la colline de Caragata, zone de Mugege, commune Butaganzwa de la province de Ruyigi. C’était vers minuit quand un groupe de 5 hommes armés de fusils et en tenue militaire a fait irruption dans le ménage de Mazoya Protais voulant découper en morceaux ses enfants albinos. Le chef de famille a vaillamment lutté contre les envahisseurs et a pu sauver ses enfants avant que les voisins n’interviennent. Sa femme a été blessée par balle à la jambe et un des agresseurs a été tué par ses complices le confondant avec le chef de ménage. Les voisins ont affirmé avoir reconnu l’assaillant qui est mort sur le champ. Nsengiyumva Elysée avait été emprisonné pour trafic d’organes d’albinos et il avait bénéficié d’un élargissement judiciaire. [Bonesha/Isanganiro]

- Le FORSC se dit préoccupé par la découverte des cadavres dans le pays. Pacifique Nininahazwe fait savoir que c’est cela qui fait honte au pays et ajoute que rien ne peut expliquer qu’une personne déjà ligotée puisse présenter des dangers quitte à ce que son élimination soit le moyen le plus efficace de le neutraliser. Le délégué général du FORSC précise que ceux qui font cela sont des ennemis des Burundais et des dirigeants en ce moment où la réunion des amis du Burundi va se tenir à la fin de ce mois à Genève. [Rpa/Isanganiro]

- Pacifique Nininahazwe se place aussi du côté des familles en affirmant que rien n’est alarmant que de perdre le siens dans de pareilles circonstances. Il demande au gouvernement d’arrêter ce carnage et d’aller visiter les familles éprouvées conformément à la coutume burundaise. Il fait également savoir que les enquêtes ont des bases puisque les victimes qui ont déjà été identifiées avaient été appelées et on peut chercher et identifier ceux qui les ont appelées. Il termine en demandant aux bailleurs du Burundi de ne pas tenir compte de cette situation pour aider le Burundi dans tout ce dont il a besoin. [Rpa/Isanganiro]

- Le parti FRODEBU affirme que cette situation est déplorable dans la mesure où elle plonge encore le Burundi dans une situation délicate. Frédéric Bamvuginyumvira dit que cela ne fait que renforcer l’animosité dans le pays. Il demande au gouvernement en général et au président de la République en particulier de sortir de leur silence. C’est le même avis chez la Ligue des droits de l’homme Iteka qui dit que le président de la République doit prendre le devant pour condamner ces massacres. Le président de cette association en Mairie de Bujumbura demande à la justice de mieux travailler et de faire comparaître devant la justice les auteurs de ces massacres. [Rpa/Isanganiro]

- S’exprimant à ce même sujet, l’Observatoire de l’Action Gouvernementale fait savoir que c’est une honte pour le pays de voir les gens qui continuent à être tués sans aucune raison. Il interpelle le gouvernement de sortir de son silence pour condamner ces actes et lui demande aussi de renforces les organes chargés des enquêtes et des jugements pour traduire les coupables devant la justice. C’est cela qui honorera le pays. [Isanganiro]

- L’APRODH constate que les cadavres retrouvés ici et là dans le pays ne sont déposés pas à ces endroits par n’importe quelles personnes. Selon Pierre Claver Mbonimpa, il s’agit des personnes qui savent bien qu’elles ne peuvent pas être arrêtées, qui se sont désignées pour tuer et qu’il qualifie d’escadrons de la mort. Il est donc étonnant de voir que le Gouvernement, le Parlement qui représente la population ainsi que la justice ne font rien pour arrêter ce carnage. Il interpelle tous ces organes à agir avant que les choses ne se détériorent. [Bonesha]

- Une grenade a été lancée au domicile de l’administrateur de la commune de Gitega en province de Gitega la nuit de ce jeudi. C’était vers 20 heures quand deux personnes à moto ont lancé une grenade à ce domicile. Une bonne a été blessée et a été transportée à l’hôpital de Gitega où elle a succombé à ses blessures ce vendredi matin. Valentin Nahimana affirme que c’est la deuxième fois qu’il est attaqué à la grenade depuis 2009 et précise qu’il avait reçu des menaces de mort ces derniers jours tout comme la plupart des Imbonerakure de la commune de Gitega. Il en conclut que c’est à cause de son appartenance politique qu’il est souvent attaqué. [Isanganiro/Rpa/Bonesha/Rtnb/Télé-Renaissance]

- Alors que le militaire de la 3ème région militaire qui a été retrouvé mort et enterré à moitié a été identifié, d’autres informations font savoir qu’il avait été emprisonné dans les cachots de la 3ème région militaire à Kayanza et avait été relâché ce lundi. Jusqu’ici, les recherches pour retrouver sa tête n’ont pas encore rien donné. Ni ses habits, ni son fusil n’ont été retrouvés. [Bonesha]

● Justice

- Selon Reporters Sans Frontières, c’est une honte pour la justice burundaise de voir le procès de Ruvakuki reporté encore une fois sans que ce dernier puisse être entendu. Le directeur de la division Afrique de cette organisation déplore le fait que le gouverneur de province se soit ingéré dans le fonctionnement de la justice pour des motifs non fondées. Pierre Ambroise affirme que c’est un des motifs parmi tant d’autres qui sont orchestrés pour faire croupir Ruvakuki et ses coaccusés dans la prison. Il fait un clin d’œil aux autorités burundaises que leur association ne va pas croiser les bras devant cette situation et va travailler d’arrache pieds jusqu’à ce que Ruvakuki soit libéré. [Bonesha/Rpa]

- La même réaction est celle de la défense de Ruvakuki qui ne trouve pas de mots pour expliquer le comportement de la justice de suspendre l’audience suite à une simple lettre du gouverneur de Gitega. Maître Onésime Kabayaya trouve plutôt qu’il s’agit d’une immixtion du pouvoir exécutif dans les prérogatives du pouvoir judiciaire. Il demande le respect de la séparation constitutionnelle des pouvoirs. [Isanganiro]

- S’exprimant au nom de l’Observatoire de la Presse Burundaise, Innocent Muhozi trouve que le comportement de la justice est étonnant. Selon lui, tous les prévenus devraient rentrer pour comparaître étant en liberté puisque la justice a fait preuve de manque de temps pour les entendre. Ce n’est donc plus de leur faute, qu’ils soient ainsi libérés, a-t-il martelé. [Bonesha/Rpa]