PANA, 26/05/2009 Bujumbura, Burundi - Le ministre burundais de la Défense et des Anciens combattants, le général-major Germain Niyoyankana, a lancé, mardi, une campagne de dépistage volontaire du VIH/SIDA qui s’étendra à toutes les unités et régions militaires du pays, a-t-on appris de source sécuritaire à Bujumbura. Le général Niyoyankana a donné, le premier, l’exemple en se prêtant au test de dépistage au grand camp militaire de Ngagara, à la périphérie nord de la capitale burundaise. Selon les études déjà menées sur les corps en uniforme, "les militaires sont contaminés cinq fois plus que les civils en temps de paix et 50 fois plus en période de guerre", a rappelé le ministre Niyoyankana.
"Cela signifie que les militaires constituent une population à haut risque de contamination par le VIH/SIDA", a-t-il enchaîné. Les facteurs favorisant cette contamination sont, pour la plupart, liés à la nature même de la vie socioprofessionnelle des militaires et le ministre a cité, entre autre, le "célibat géographique" (éloignement des hommes en uniforme de leurs épouses), l’âge de recrutement qui coïncide généralement avec l’âge d’activité sexuelle accrue, ou encore la guerre et ses corollaires. "Une armée qui n’est pas en bonne santé ne peut pas remplir correctement sa mission, car pour sécuriser la nation, il faut d’abord qu’elle se sente elle-même en sécurité", a souligné en substance le ministre Niyoyankana. La question du VIH/SIDA dans l’armée burundaise était jusque-là un tabou bien gardé même si des initiatives isolées ne manquaient pas, comme la mise sur pied des caisses d’aide aux malades dans les camps militaires ou encore l’accès facile aux anti-rétroviraux subventionnés par l’Etat. La nouvelle armée burundaise, la Force de défense nationale (FDN), est forte de 25.000 hommes issus de la fusion entre d’anciens combattants rebelles et gouvernementaux ayant pris une part active dans la décennie écoulée de guerre civile. |