RFI, 10-05-2014 Le nord du Burundi affecté par une épidémie de paludisme Au Burundi, le paludisme fait des ravages dans le nord du pays et notamment dans les provinces de Kirundo, Kayanza et Ngozi. Une épidémie telle qu’on n’en avait plus vue depuis des années. L’envoyée spéciale de RFI se trouve dans la province de Ngozi, justement, où on enregistre ce mois-ci quelque 11 000 cas par semaine et des décès en hausse chez les enfants de moins de 5 ans.
Ce centre de santé a une salle d’attente bondée, essentiellement des femmes et de très jeunes enfants. Un infirmier : « Ces gens que vous voyez devant moi sont en train de me demander surtout des médicaments pour le paludisme. […] Les résultats de ce patient sont positifs. Je vais pouvoir donner de l’artésunate-amodiaquine [traitement simple sous la forme d'une prise combinée de deux médicaments, ndlr]. » Six cachets et en théorie, le patient devrait être soigné. Mais, fait inquiétant, certains reviennent parfois après quelques jours. Il est cependant trop tôt pour parler d’une résistance. Test d'efficacité Selon le médecin provincial Aimé Ndayizeye, les autorités sanitaires planifient la réalisation d'un test d’efficacité. Mais cette situation de fait n’est pas sans conséquences : « Peut-être que le problème, c’est que la première prise est gratuite, [celle] avec l’artésunate-amodiaquine. Tandis que quand on est appelé à donner de la quinine, les patients doivent payer. Et leur pouvoir d’achat est très bas. » Or, la population est déjà frappée par la malnutrition, ce qui aggrave les effets du paludisme, notamment chez les enfants. |