Nouvelles locales du jeudi 16 avril 2015
Nouvelles locales

@rib News, 16/04/2015

● Politique

- Plus de 300 associations de la société civile engagées dans la campagne « Halte au 3ème mandat de Pierre Nkurunziza » constatent que l’armée burundaise ne veut pas désarmer les Imbonerakure. Selon Vital Nshimirimana, il n’est pas compréhensible que l’armée burundaise puisse participer avec autant de bravoure dans des missions délicates de maintien de la paix dans d’autres pays, mais qu’elle ne parvienne pas à désarmer ces jeunes affiliés au parti au pouvoir. Selon lui, il ne s’agit pas d’une incapacité, mais plutôt qu’un manque de volonté de sa part.

Selon Pierre Claver Mbonimpa, si le président de la République annonce sa candidature à l’élection présidentielle de juin prochain, il aura lui-même déclenché des mouvements de contestation. Il précise qu’ils vont descendre dans les rues pour protester contre cette candidature. Ainsi, ces organisations viennent d’adresser une correspondance au Conseil de sécurité des Nations Unies et au Secrétaire général des Nations Unies pour leur demander de voter une résolution exigeant à l’armée burundaise de désarmer ces Imbonerakure avant que le pire n’arrive. [bonesha/isanganiro/rpa/rtr]

- La police qui avait envahi les rues de Bujumbura ce mercredi pour empêcher des manifestations qui avaient été annoncées par certains partis politiques de l’opposition et les frondeurs du CNDD-FDD contre un 3ème mandat de Pierre Nkurunziza a baissé sa garde ce jeudi. En effet, peu de policiers étaient visibles dans les rues de la ville et ils ne dispersaient même pas les personnes qui tentaient de former de petits groupes comme cela était hier. De même, au centre-ville où leur effectif était élevé ce mercredi, ils n’étaient visibles qu’à quelques endroits et en petit nombre. D’aucuns alors se demandent si la police devra attendre encore un autre avertissement pour amener ses renforts. [rpa]

- Des écrits ont été retrouvés ce jeudi matin peints sur certaines rues et sur certains murs de certaines maisons dans certains quartiers de la ville de Bujumbura. Leur contenu révélait que ceux qui les ont faits s’insurgent contre un 3ème mandat du président de la République. En effet, sur un mur d’une maison située à Musaga, il était écrit « Nkurunziza omoka » pour dire « Nkurunziza dégage », ou « Adolphe i Rahe » pour dire « Adolphe à La Haye » ou encore « Abagumyabondo ».

En outre, en bas de l’agence BCB situé au boulevard de l’Uprona, il était écrit sur la route « Ikangure, nta kiringo ca gatatu », pour dire « réveillez-vous, pas de troisième mandat » alors que dans la commune urbaine de Buyenzi à la 5ème et à la 9ème avenue, on pouvait lire « Kinjura Nkurunziza » pour dire « Dégage Nkurunziza ». Ces écrits ont été par la suite effacés par la police ou par la population sur ordre de la police. [rtnb/bonesha/isanganiro/rpa/rtr]

- Suite justement à la diffusion de ces écrits, la population surtout de Musaga trouve cela terrifiant puisque ces écrits touchent sur une question épineuse dans ces jours sur le mandat présidentiel. Elle demande par ailleurs que la sécurité soit assurée et que personne ne soit victime de cette situation puisqu’ils ont trouvé ces écrits sur leurs murs sans y être pour rien. L’administrateur communal de Musaga tranquillise et affirme que personne ne va être appréhendé suite à ces écrits. Alexandre Bigirimana affirme que cela ne va pour autant pas perturber la sécurité dans la commune de Musaga. Il demande ainsi à la population de ne pas céder à la peur suite à cette situation mais plutôt de rester vigilante. [bonesha/isanganiro/rpa/rtr/rtnb]

- L’ancien président de la République Sylvestre Ntibantunganya demande aux parents d’être vigilants face au comportement de leurs enfants. Il estime qu’il a été remarqué que dans certains pays, des jeunes aient été utilisés dans différents actes politiques qui ont causé du tort grave aux autres citoyens à des fins personnelles et individuelles. Il trouve que cela ne va pas encore se produire et demande à tout un chacun de jouer son rôle dans le sens de la prévention afin que les jeunes ne regrettent pas après. Il trouve également que ce ne sont pas les jeunes qui sont malheureux mais plutôt les politiciens qui gouvernent mal le pays. Ainsi, il demande à ceux qui s’insurgent contre la manipulation des jeunes pour des fins politiques de continuer à le faire et aux parents d’exercer un contrôle sur leurs enfants afin qu’ils abandonnent la voie politique violente qui n’est pas rassurant pour eux. [rtr/isanganiro/rpa/bonesha]

● Sécurité

- Le domicile de la correspondante de la radio Isanganiro dans la province Bubanza a été attaqué la nuit de ce mercredi à jeudi par des personnes non encore identifiées jusqu’à présent. Selon Spès Caritas Kabanyana, ils étaient au salon quand ils ont commencé à entendre des bruits des choses qui étaient lancées sur le toit vers 20h 30 du soir. Elle précise qu’ils ont vite appelé la police et les militaires qui sont arrivés sur place mais ont trouvé les malfaiteurs déjà partis. Elle assure qu’elle soupçonne ceux qui ne sont pas contents du travail qu’elle accomplit en tant que journaliste et pense aux intimidations surtout en cette période où dans la commune de Gihanga, 4 personnes ont déjà été kidnappées par des preneurs d’otage qui demandent par la suite des rançons. Elle précise tout de même qu’elle ne lâchera pas suite à ces intimidations. [rtr/isanganiro/rpa/bonesha/rtnb]

- La directrice de la radio Isanganiro dénonce cette attaque du domicile de son correspondant dans la province de Bubanza. Anna Niyuhire trouve ce comportement étonnant dans la mesure où celui qui n’est pas content de ce que les journalistes diffusent a la possibilité de démentir les informations publiées à son encontre et d’exiger éventuellement une réparation. Elle estime que cela montre que le Burundi est encore en arrière en ce qui est du respect des droits de l’homme à voir ce comportement qu’elle qualifie de barbare de lancer des pierres ou autres objets sur les maisons des journalistes. Elle demande que cela cesse dans les meilleurs délais puis qu’elle reste convaincue que ce ne sont pas de telles intimidations qui vont faire changer de comportement aux journalistes. [rpa/bonesha]