Dispersion des efforts dans la lutte contre le VIH/SIDA au Burundi
Santé

PANA, 17/09/2009

Bujumbura, Burundi - Le Burundi dispose actuellement de plus de 350 associations de lutte contre la pandémie du VIH/SIDA dont un bon nombre échappe au contrôle de la coordination nationale et mène, de ce fait, des actions disparates, a révélé jeudi, pour le déplorer, une source médicale à Bujumbura.

D'autres défis du secteur ont trait à l'existence de partenariats voilés entre certains bailleurs et les organisations bénéficiaires des financements, a encore dit le directeur général du ministère de la lutte contre le SIDA, Raphaël Manirakiza, lors d'un atelier de réflexion sur les stratégies pour l'amélioration de la coordination des activités de lutte contre la pandémie au Burundi.

Avec une meilleure coordination, les intervenants éviteraient plusieurs problèmes courants, comme l'absence de planification, les chevauchements, la duplication, le manque de données ou double comptage, la répartition inéquitable des ressources et services, les financements doubles ou triples, les bailleurs non coordonnés ou encore le non alignement au principe d'«une seule coordination nationale, un seul plan d'action et un seul système de suivi-évaluation (Three ones, en langue anglaise), a-t-il estimé.

L'atelier de deux jours va tenter d'amener les participants à réfléchir sur les voies et moyens de mettre sur pied un leadership de coordination du système de planification et de reportage commun des interventions de lutte contre le VIH/SIDA, a souligné M. Manirakiza.

Le premier cas de SIDA a été découvert au Burundi en 1983 et, depuis, la pandémie n'a cessé d'évoluer de manière sensible.

Les projections du ministère chargé de lutte contre le SIDA estiment que la séroprévalence, qui était de 3,46% en 2006, sera de 3,57% en 2011 dans le meilleur des cas et de 4,1% si la situation n'est pas abordée dans sa juste mesure.

En 2007, le nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA était estimé à 159.890 individus et ce chiffre pourrait atteindre 194.410 en 2011, selon la même source.

Les nouveaux cas de SIDA passeraient de 6.220, en 2007, à près de 14.000, en 2011, tandis que le nombre de femmes de 15 ans et plus vivant avec le VIH, estimé à 72.270 en 2007, atteindrait 102.820 en 2011 et 117.870 dans une situation critique.

La tendance pourrait toutefois s'inverser avec la mise en application effective et rigoureuse du plan stratégique national de lutte contre le VIH/SIDA sur la période 2007-2011 et dont le coût estimatif s'élève à un peu plus de 200 millions de dollars US.