Burundi : le HCR redit son opposition au "refoulement de demandeurs d'asile"
Société

@rib News, 16/10/2009 – Source AFP

Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) s'est dit "contre le refoulement de demandeurs d'asile", après la décision des autorités burundaises d'expulser vers le Rwanda voisin plus de 400 Hutus rwandais considérés comme des "immigrants illégaux".

"Je voudrais rappeler que la politique du HCR est contre tout refoulement de réfugiés ou de demandeurs d'asile", a déclaré jeudi soir la représentante de l'organisation onusienne à Bujumbura, Clémentine Nkweta Salami.

"Notre organisation a le devoir de veiller au principe sacré du non-refoulement de gens dans ces cas", a souligné Mme Nkweta Salami.

Les autorités burundaises ont entamé en début de semaine l'expulsion vers le Rwanda voisin de plus de 400 Hutus rwandais qui ont fui leur pays depuis un mois pour trouver refuge dans la province burundaise de Kirundo (Nord-Est).

Selon le gouverneur de Kirundo, Juvénal Muvunyi, ces réfugiés étaient des "immigrants illégaux", "un rapport du HCR ne les considérant pas comme des réfugiés".

"Par rapport à ce qui se passe à Kirundo, nous sommes en train de recueillir des informations sur les demandeurs d'asile rwandais et nous vérifions si les gens refoulés étaient des demandeurs d'asile ou de simples irréguliers", a démenti la représentante du HCR.

"Nous avons envoyé une équipe conjointe gouvernement-HCR et elle a produit une note qui est juste une première impression. Mais ce n'était pas une note officielle et cela ne reflète pas la position du HCR", a expliqué Mme Nkweta Salami.

"On ne pouvait garder des gens que le HCR n'accepte pas. Malheureusement, on déplore le fait que le HCR semble avoir changé d'avis", a réaffirmé pour sa part le gouverneur de Kirundo.

Ces Hutus rwandais affirment fuir des violences politiques visant les hommes adultes dans une province du Sud du Rwanda depuis un mois.

Les autorités rwandaises assurent qu'ils fuient la justice gacaca (tribunaux populaires mis en place pour juger les exécutants présumés du génocide de 1994 au Rwanda).