Nouvelles locales du vendredi 09 octobre 2015
Nouvelles locales

@rib News, 09/10/2015

● Sécurité

- Un vol à mains armées en ville de Bujumbura coûte la vie à 7 personnes. Un groupe de personnes armées a braqué l'agence Buyenzi de la banque BCB et a volé une somme d'argent non encore précisée. Au moment du vol, ils ont tiré sur un policier qui est décédé sur le coup. Les voleurs ont ensuite pris la fuite dans une double cabine et des policiers se sont lancés à leurs trousses. Des échanges de tirs ont eu lieu durant cette course poursuite de Buyenzi au centre-ville en passant par le BSR où les policiers de ce bureau ont aussi tiré en direction du véhicule des voleurs.

Au rond-point à côté de la place de l'indépendance, devant les bureaux de la société de télécommunication LEO, la poursuite s'est finie par la mort des 6 individus poursuivis par la police. Leurs corps gisant en pleine rue. En outre, une maison située à proximité a pris feu. Le porte-parole de la police nationale a fait savoir qu’un de ces voleurs a été blessé et arrêté par la police et que les enquêtes ont déjà été commencées.

- Le gendre du célèbre défenseur des droits de l'homme Pierre Claver MBONIMPA a été assassiné ce matin. Pascal Nshimirimana, le mari de Zigène, la fille de Mbonimpa a été tué alors qu'il se trouvait dans son véhicule devant son domicile sis au Quartier 9 Ngagara, non loin de la maison du Porte-parole du CNDD-FDD, Gelase Ndabirabe. Il rentrait du travail vers 11h 30 lorsqu'une grenade a été lancée sur son véhicule avant qu'on ne lui tire dessus. Les assassins n'ont pas encore été identifiés.

- Un groupe de personnes non encore identifié a attaqué les bureaux de l’agence Volcano situés à la gare du nord côté de la zone urbaine de Gihosha. Plusieurs biens ont été brûlés et autres détruits par ce groupe qui a attaqué vers minuit de ce jeudi à vendredi. Les stokcs du bar chez Bonoto situé dans le même endroit ont été vidés. La police n’est pas intervenue à temps et elle assure qu’elle a commencé les enquêtes.

- Après les tirs de la nuit dernière, le quartier de Jabe a été bloqué ce matin. Personne ne sort, ni n'entre. Même des bus scolaires n'ont pas été autorisés à faire le ramassage. Mais, la police qui a également effectué des fouilles n’a rien trouvé se suspect.

- Les habitants du quartier de Gatwenzi, tout près du lycée Makamba s'inquiètent d'actes de violence commis par certains agents de la position de la police installée dans ce lycée. Un certain Ndayiragije vit caché depuis quelques jours après qu’il ait surpris un policier en plein rapport sexuel avec une jeune fille. Depuis, il a peur pour sa sécurité, ce policier l'ayant menacé d'emprisonnement après l'avoir accusé du vol de son téléphone. Les policiers de cette position sont aussi mis en cause pour avoir extorqué de très grosses sommes d'argent aux boutiquiers et cabaretiers de la localité.

- Trois corps sans vie ont été trouvés sur la route Bujumbura-Bubanza (RN 9) ce jeudi matin. Ces corps ont été découverts entre les zones Muzinda et Rubirizi dans la rivière Muzazi. Selon un témoin sur place, les victimes ont été tuées ailleurs et transportées avant d'être abandonnées dans la rivière. Les trois corps étaient ligotés par une même corde.

Gouvernance

- Le directeur de la prison centrale de Gitega a été démis de ses fonctions et remplacé par un policier, Opp 2 Félicien Ningaba. Juriste de formation, Emmanuel Niyonkuru a été remplacé après trois jours de tension entre un groupe important de policiers et les prisonniers. Des sources proches de l'administration pénitentiaire indiquent que le patron de la prison où sont incarcérés les 28 présumés putschistes a été limogé pour s'être opposé à l'usage de la force lors de l'isolement de ces détenus. Très tôt à l'aube, poursuivent ces mêmes sources, Emmanuel Niyonkuru avait refusé l'accès aux policiers. Il a par la suite cédé le passage. Les familles des prisonniers, quant à elles, craignent un massacre orchestré derrière ce changement à la tête de la prison.

● Coopération

- Plusieurs rwandais sont interdits d'entrer au Burundi via la frontière sur la Kanyaru. Un témoin se trouvant à la frontière nous a rapporté qu'au moment où il s'y trouvait (vers 12h00), des policiers burundais refusaient à tout rwandais d'entrer au Burundi. "J'ai été très choqué ! Aucun rwandais ne pouvait entrer. Des agents rwandais travaillant à la frontière ont alors commencé à conseiller à leurs ressortissants, les suppliant parfois de renoncer à aller au Burundi", a raconté notre témoin. Cela est ainsi après que le conseiller dans l’ambassade du Rwanda a Bujumbura ait été déclaré parsona non grata suite à son comportement illégal selon les propos du secrétaire général et porte-parole du gouvernement de Bujumbura.

● Droit de l’Homme

- La situation n’est pas du tout facile pour les détenus de la prison centrale de Gitega accusés de vouloir renverser le président Nkurunziza. A quatre dans une cellule de 2 mètres 50 sur 1 mètre c'est le sort qui a été réservé aux 28 détenus putschistes (présumés) de mai dernier. Des membres et proches de ces détenus disent avoir reçu des confidences de la part d'une personne ayant construit les cellules. Elles seraient construites sur un sol contaminé par des produits toxiques. Dans ces "caissons", il n'y a même pas de toilettes, seuls des sceaux réservés à des besoins hygiéniques sont apprêtés.

Depuis vendredi dernier, les détenus n'ont plus droit aux visites. "Nous sommes très préoccupés par leur état de santé, mon oncle est sous régime, il souffre du diabète, s'il n'est pas tué par des balles, il mourra de faim", raconte horrifiée une jeune femme. Ces hauts gradés ont été transférés à la mi-journée. Entre 150 et 200 policiers sont intervenus pour "encadrer" l'opération. Leur transfert avait échoué mardi et mercredi, suite à la manifestation de plusieurs centaines de prisonniers solidaires et prêts à en découdre avec les forces de l'ordre. Mais ce jeudi, les policiers ont réussi à faire leur travail. Rappelons que les "putschistes" n'ont pas encore eu de procès.

Education

- Le manque du matériel scolaire et surtout de livres ainsi que celui des enseignants dans l’école fondamentale et surtout en 9ème année préoccupe sérieusement les parents des élèves concernés. Ces derniers trouvent que le gouvernement se désiste peu à peu de sa mission d’éduquer les enfants du pays. Tharcisse Ndarugirire, un de ces parents affirme qu’ils ne voient pas l’avenir de leurs enfants au moment où ils viennent de faire trois semaines sans programme puis qu’ils s’occupent de la révision de la matière de l’année dernière. Il trouve ainsi qu’il n’y a pas de politique claire en la matière et demande au gouvernement de résoudre cette question dans les meilleurs délais.