Nouvelles locales des jeudi 26 et vendredi 27 novembre 2015 |
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@rib News, 28/11/2015 ● Politique - Depuis ce jeudi 26 novembre 2015, l’ancien chef rebelle Rwasa Agathon (photo), actuellement vice-président de l’Assemblée Nationale du Burundi, tente de rassembler ses anciens compagnons de guerre et ses proches en Afrique dans la ville de Cap Town. Selon nos sources dans la ville, la réunion se déroule dans la discrétion qui caractérise les "Abanamarimwe". Ceux qui y participent sont venus de plusieurs villes de l’Afrique du Sud et dans certains pays voisins. Rien n’avait encore filtré jusque ce vendredi mais on sait que Rwasa Agathon est dans une situation inconfortable depuis qu’il a décidé d’entrer dans des institutions issues des élections contestées de 2015 qu’il avait lui-même contestée. Certains de ses militants dont son porte-parole Aimé Magera, qui ont opté de combattre le pouvoir Nkurunziza III, l’ont considéré comme un traitre. Il doit donc justifier sa position et se faire comprendre pour trouver l’adhésion de la majorité de ses militants. Rwasa Agathon se trouverait donc entre le marteau et l’enclume : jouer l’opposition et participer au Gouvernement. Par ailleurs, des rumeurs de sa fuite circulent sur les réseaux sociaux depuis ce jeudi mais Aimé Magera a assuré ce vendredi matin que Rwasa est en mission officielle et qu’après cette dernière, il va rentrer au pays. ● Diplomatie - Le Président de l’Assemblée Législative de la Communauté Est Africaine rejette la demande du Parlement burundais de suspendre la moitié des députés représentant le Burundi dans cette assemblée. Le parlement burundais avance qu’ils n’ont plus la qualité de représenter le Burundi. Dan Kidega a indiqué que l’EALA ne se séparera pas des 4 députés comme demandé par le gouvernement burundais. La décision de maintenir Jérémie Ngendakumana, Fréderic Ngenzebuhoro, Martin Nduwimana et Yves Nsabimana à leurs postes a été prise au terme d’une rencontre entre le Président de l’EALA et les concernés. Dan Kidega dit qu’après avoir consulté le conseil de la communauté, il a trouvé que la demande du Burundi est contraire aux traités qui ont mis en place l’EALA. « Je l’ai écrit et expliqué à mon collègue Pascal Nyabenda, Président de l’Assemblée Nationale du Burundi », a-t-il révélé à la presse. Le président de l’EALA rappelle que l’Assemblée possède un cadre qui précise clairement la façon d’élire et de suspendre ses membres et que personne n’est autorisé de violer. Dan Kidega précise que l’EALA obéit à des règles selon lesquelles un député exerce son mandat dans la liberté, loin de toute influence de qui que ce soit. Reprenant les dires des observateurs du Burundi, Dan Kidega dit que la décision de suspendre 4 sur les 9 députés burundais de l’EALA pourrait menacer l’unité de la Communauté Est Africaine. - L’ambassadrice Samantha Powell serait derrière une campagne de médisance du Burundi. La présidence de la République du Burundi trouve scandaleuses et choquantes les récentes sanctions des Etats Unis contre deux hauts gradés de la police à savoir les Généraux Alain Guillaume Bunyoni et Godefroid Bizimana respectivement Ministre de la sécurité publique et Directeur adjoint de la police. Dans une conférence de presse animée ce jeudi soir, le conseiller principal chargé des questions de presse et communication Alain Nyamitwe a accusé directement l’ambassadrice Samantha Powell des Etats-Unis aux Nations Unies, d’être derrière ce qu’il appelle une campagne de médisance que subit le Burundi depuis quelques mois. ● Sécurité - L’ancien Gouverneur de la province Bujumbura Zénon Ndaruvukanye, actuellement conseiller à la présidence, a échappé de justesse à une tentative d’assassinat ce vendredi matin. En effet, des hommes armés qui étaient à bord d’un véhicule ont ouvert le feu sur sa voiture près de la BRARUDI. Monsieur Ndaruvukanye a été légèrement touché par une balle et un policier qui assurait sa garde est mort. Cet ancien officier de la rébellion CNDD-FDD est vite sorti de son véhicule et s’est réfugié dans les enceintes de la BRARUDI. - Non loin du lieu de cet acte, près du marché de COTEBU, un véhicule double cabine de marque Hilux a été saisi par des forces de l’ordre. Selon des témoins, ce véhicule contenait des armes. Celui qui conduisait le véhicule a été arrêté mais les autres passagers ont pris fuite. Les forces de l’ordre suspectent que les fuyards se seraient dirigés vers la zone Ngagara. Les militaires ont ensuite été déployés le long du boulevard Monseigneur Buconyori entre les quartiers 4 et 6 dans cette zone. Les témoins sur place indiquent que ces militaires fouillent tous les véhicules qui passent par ce boulevard. - A la suite de cette attaque, un arsenal de fusils a été saisi à Kinindo de la mairie de Bujumbura. Il s’agit d’1 mortier 60, 6 roquettes, 19 grenades, 19 karashikov, 7 RPG 7, 2 fusils mitrailleurs et plus de 2000 balles. Le commissaire municipal de la police en mairie de Bujumbura indique que ces armes ont été retrouvées après la tentative d’assassinat d’un conseiller à la présidence Zénon Ndaruvukanye et député élu du CNDD-FDD en province de Bujumbura. Domitien Niyonkuru ajoute aussi que c'est un des assaillants arrêtés qui a conduit la police à cette cache d'armes. - Un policier a trouvé la mort ce jeudi soir dans une attaque à la grenade au quartier Jabe de la zone Bwiza commune Mukaza dans la capitale Bujumbura. L’explosion a créé un mouvement de panique et paralysé les activités au marché de Jabe. Après ces tirs et éxplosions de ce jeudi après-midi dans le quartier Jabe de la zone Bwiza en Mairie de Bujumbura, des témoins qui se trouvaient non loin de l'agence de l'Interbank indiquent que deux personnes sont mortes. Selon un témoin, une sentinelle et un policier étaient allongés par terre et étaient tous morts. Il ajoute avoir vu un autre policier en train de courir et il saignait puis qu’il était blessé à la tête. - Dans la province de Gitega, une enseignante a été tuée la nuit de ce jeudi à vendredi. Generose Nahimana, une enseignante habitant le centre-ville de Gitega dans le quartier Rango a été tuée la nuit dernière quand elle rentrait chez elle. Cette mère de 4 enfants a été violée avant d'être tuée comme l’a indiqué la police. Elle enseignait à l’école primaire Nyarubingo et a été égorgée quand elle était à 100 mètres de son domicile. - Dans cette même nuit, le chef de zone de Mugendo-Ndengo de la localité de Nyagasasa en commune Mugamba de la province Bururi a été abattu par des hommes armés qui ont attaqué son domicile. Les mobiles et les auteurs de ces crimes sont pour l'heure inconnus et l’administrateur de la commune Mugamba a confirmé cet assassinat et estime qu’il est lié à des mobiles politiques. - Sur la même colline de Mugendo-Ndengane, deux bistrots ont été attaqués par un groupe d’hommes armés et des sommes d’argents dont le montant reste inconnu ont été volées. Ce vendredi matin, un fusil et des cartouches ont été saisis sur cette colline. - Plusieurs policiers ont mené une fouille perquisition musclée à l'aube de ce jeudi, dans le quartier de Nyabiharage à Gitega. Aucune arme n'a été saisie. Toutefois, trois personnes qui n'avaient pas de pièces d'identité ont été arrêtées et ont été conduites au cachot de la police de la ville. - Après la mort d'une maman à la 9eme avenue du quartier un de Nyakabiga, un témoin raconte que ce mercredi vers 21H00, des hommes armés sont arrivés à son domicile. Apparemment c'est son mari qu'ils cherchaient mais quand ce dernier les a entendus toquer à la porte, il a escaladé la clôture et a pris la fuite. La femme est restée dans la maison et peu après, Aline Nashimwubuntu a été abattue par ces mêmes individus. Le témoin ajoute qu'après leur forfait, les criminels sont partis sans être inquiétés. La victime laisse un bébé. - De même, un corps sans vie d'un homme a été découvert ce jeudi matin dans un ravin près de la prison centrale de Bujumbura. La victime était ligotée et ensanglantée. Un témoin estime qu'elle a été achevée avec un sabre. - Les propriétaires des bars dans la ville de Bujumbura disent qu’ils travaillent à perte depuis quelques mois. Selon eux, ils n’arrivent plus à avoir de clients mais continuent malgré tout à payer les taxes, les loyers des locaux du bar ainsi que le salaire de leurs employés. Depuis le début de la crise qui secoue le Burundi depuis avril, les bars ne sont plus beaucoup fréquentés. Un des propriétaires d’un bar qui a requis l’anonymat déclare qu’avant, ils travaillaient jusque minuit des fois même jusqu’à l’aube, mais maintenant à 19 heures il y’a des tirs de balles qui commencent et les gens ont peur de se rendre aux bars à cause de l’insécurité grandissante, ceux qui parviennent à venir y restent pendant un laps de temps. Un autre propriétaire de bar avoue que quand les tirs commencent, les clients rentrent en courant sans payer les factures et cela est une perte énorme. Ce cabaretier ajoute que pendant le weekend, ils faisaient entrer beaucoup de recettes mais aujourd’hui c’est le contraire. Ceci a conduit à la réduction des salaires des employés ou leur nombre et ceux qui ont encore la chance de travailler craignent leur renvoi d’un moment à l’autre. Cela se fait sentir parmi les réactions de ces derniers. Les clients quant à eux disent craindre les jets des grenades dans les bistrots donnant comme preuve les dernières attaques qui ont fait beaucoup de morts dans différents bars de la capitale Bujumbura notamment à Bwiza et à Kanyosha. Les propriétaires de ces bars et leurs employés demandent la paix et la sécurité pour qu’ils puissent travailler comme avant la crise et éviter ainsi d’enregistrer de nouvelles pertes. Ces résultats en baisse des recettes des bars sont également enregistrés dans d’autres secteurs. Ainsi, les bailleurs propriétaires de logements dans les quartiers dits contestataires du troisième mandat du Président Nkurunziza ne perçoivent plus de loyers depuis le début de la crise. ● Santé - Quatre enfants qui souffrent des problèmes cardiaques sont déjà décédés depuis avril 2015 suite au manque de moyen. L’association "le Bon Samaritain" qui aide les enfants du Burundi qui ont des problèmes cardiaques à faire des contacts nécessaires et à remplir toutes les formalités nécessaires pour aller se faire soigner à l’étranger. Depuis le mois d’avril 2015, quatre enfants sont morts alors qu’ils étaient programmés pour des opérations chirurgicales en Europe. Leurs parents n’ont pas pu trouver des moyens pour payer le ticket et le passeport. Alexis Butoyi président de l’association "le Bon Samaritain" fait savoir qu’il n’a plus de canal pour porter plus loin les cris des parents sans moyens après la destruction des médias privés comme la Radio Bonesha FM et l’Isanganiro qui aidaient essentiellement dans la sensibilisation. Toujours selon Butoyi, d’autres médias exigent des moyens pour diffuser de tels messages alors que cette association travaille bénévolement. Il ajoute que certains parents refusent de venir à Bujumbura suite aux problèmes d’insécurité et au manque de familles d’accueil. En moyenne par mois, un enfant malade est envoyé en Europe pour une opération alors qu’avant la crise cette association envoyait 4 enfants par mois. ● Economie - Depuis quelques semaines, la monnaie burundaise perd chaque jour sa valeur par rapport aux monnaies étrangères, particulièrement le dollar. Ce jeudi soir, le dollar s’échangeait à plus de 2000 francs burundais soit une augmentation de plus de 10% en deux semaines. Les agents de la BRB sous couvert d’anonymat disent que les devises manquent dans les caisses de l’Etat. Les importateurs sont bloqués dans leurs activités par cette crise des devises causée par la crise politique au pays, suivi de la suspension des aides des principaux donateurs dont l’Union Européenne et les Etats Unis. Sur les tableaux des bureaux de change des particuliers, les montants affichés ne sont que des références imposées par la, BRB. Sur le marché noir pourtant, il faut être patient et négocier. Consécutivement à cette chute du franc burundais les prix sur les marchés ont grimpé. Les denrées de première nécessité comme le riz et le haricot connaissent une augmentation de prix de plus de 25%. Selon des importateurs interrogés qui ne veulent pas être identifiés, non seulement ils manquent de devises mais ils ont aussi peur d’engager leurs fonds dans un pays marqué par une insécurité grandissante et une instabilité politique. Des informations non encore confirmées disent que le pays pourrait connaitre une pénurie du carburant. |