Nouvelles locales du lundi 11 avril 2016
Nouvelles locales

@rib News, 11/04/2016

 ● Politique

- Samedi dernier, au chef-lieu de la commune Rugombo en province Cibitoke un discours de haine a été lancé à l'égard du Rwanda et des occidentaux, lors d'un défilé précédant les travaux communautaires. Les participants ont chanté : "Kagame, Louis Michel et les autres, on va les combattre jusqu'à la fin (Tuzobarwanya gushika ubwanyuma)". À la fin des travaux, l'administrateur communal a appelé les jeunes à être vigilant concernant la frontière rwando-burundaise.

Il leur a demandé de signaler les personnes qui leur semblent suspectes. Le responsable administratif a conclu son discours en félicitant les forces de l'ordre qui sont prêtes à défendre leur pays. On rappelle que le président de la République avait pourtant personnellement mis en garde tous ceux qui se mettraient à diaboliser son homologue rwandais affirmant que la justice devrait faire son travail et punir les coupables.

● Droit de l’homme

- Jérôme Rukerandanga, représentant des jeunes du parti FNL, aile de Rwasa Agathon dans la région Bweru-Buyogoma regroupant les provinces de Kirundo, Muyinga et Cankuzo de même que Jacques Bukuru, un membre du comité des jeunes du FNL dans cette même Région sont incarcérés au cachot de Vumbi depuis samedi. Ils ont été arrêtés par la police et sont désormais poursuivis pour avoir tenu une réunion illégale. Oscar Nizigiyimana, président du FNL à Kirundo dénonce ces arrestations. Selon lui, les deux militants passaient une soirée entre amis dans un bistrot.

En mars dernier, 16 membres du FNL ont été relaxés après avoir été détenus durant deux semaines au cachot de la commune de Busoni à Kirundo. Ils avaient été également mis en cause pour la tenue d'une une réunion illégale sous l'égide de Rémy Sindayigaya, le représentant du FNL dans la région du Bweru-Buyogoma.

Sécurité

- Melchior Hakizimana, vice-président du parti MSD de Muhanga a été poignardé hier soir par des inconnus alors qu'il rentrait chez lui. Son corps a été découvert dans une latrine d'un ménage.la police dit ne pas encore parvenue à connaître ceux qui ont perpétré ce crime mais annonce que des enquêtes ont commencé pour que la vérité éclate sur ce qui s’est passé ce dimanche soir.

- Une explosion a eu lieu ce soir lundi dans le quartier Musaga à la 1ère avenue. Elle a été suivie de quelques tirs d'après des habitants du quartier. Une source à Musaga confirme que des policiers étaient sur le point d'interpeller un individu lorsqu'ils ont été attaqués à la grenade. Un déploiement policier est en cours en ce moment même et les habitants du quartier craignent de nouvelles arrestations arbitraires.

- Des coups de feu ont été entendus la nuit de ce dimanche à lundi sur la colline Mutobo en province de Bujumbura sans faire de victimes. Des habitants de la localité indiquent que l'attaque a visé le ménage d'un collaborateur du Service National de Renseignement et des forces de l'ordre, d'après les voisins de ce dernier. Ce matin, des militaires se sont rendus sur la colline de Rukina mais aucune arrestation n'a été signalée pour l'heure.

- Le corps de Minani Abdul Karim a été retrouvé tôt ce matin dans un champ de riz, quartier Bukirasazi en zone de Kinama de la mairie de Bujumbura. Il a vraisemblablement été tué par étranglement à voir son corps. Il vivait dans le quartier Bubanza, zone de Kinama. Abdul est tombé entre les mains de malfaiteurs lorsqu’il est rentré ce lundi soir. Les voisins de la victime ont indiqué que les malfaiteurs étaient repartis avec une somme d’argent qu’Abdoul avait reçu de la vente d'une parcelle. Le chef de zone de Kinama a fait savoir que deux personnes avaient été arrêtées.

Justice

- Un seul accusé a été entendu lors de la reprise du procès des présumés putschistes ce lundi. Il s'agit de l'ex-général Cyrille Ndayirukiye. Ce dernier a dû s'expliquer sans être assisté d'un avocat. Celui qui est considéré comme l'un des principaux putschistes a exhibé devant la cour un tricot et des photos le montrant torturé, œil crevé et tabassé. Ensuite, il a demandé aux juges de ne pas prendre en compte ses aveux du 15 mai 2015 juste après avoir été arrêté. Des aveux extorqués par des agents du Service National de Renseignement comme il l’a affirmé. Enfin, il a rappelé qu'il avait été menacé de mort tout au long de son interrogatoire.

- Le général Cyrille Ndayirukiye, principal personnage mis en cause dans le dossier du putsch du 13 mai a indiqué que les avocats contactés pour sa défense disent avoir peur d'être poursuivis et/ou d'être accusés à leur tour de putschiste. Cette dernière accusation a déjà été porté contre le belge Bernard Maingain et Onesime Kabayabaya ainsi que Lambert Nsabimana qui ont été convoqués par le parquet général près la cour d'appel de Bujumbura. Ndayirukiye a demandé à la cour de trouver une solution car selon lui, il ne faut pas considérer cette question comme une procédure judiciaire normale mais comme une question de fond parce que cela a entravé tout le déroulement de son dossier. Le ministère public a estimé que Ndayirukiye avait renoncé à son droit d'être assisté et qu'il fallait désormais traiter le dossier sur le fond. Mais, ce dernier a rétorqué qu’il n’y a jamais renoncé à son droit d'être assisté, avant d’ajouter qu’il y a été contraint.