RFI, 11-09-2017

Au Burundi, une déclaration lue dimanche dans toutes les églises du pays a créé la polémique. La Conférence épiscopale appelle tous les acteurs de la crise burundaise à s'asseoir autour de la même table.

Un appel au dialogue qui s'adresse directement au gouvernement. Ce dernier ne veut pas participer à des discussions avec l'opposition en exil. Les négociations sont au point mort depuis plusieurs mois. [Photo : La cathédrale de Ngozi.]

Il y a un peu plus d'un an, le ministre de l'Intérieur s'en était pris aux évêques catholiques, accusés de s'immiscer dans un domaine politique qui n'est pas de leur ressort. Pascal Barandagiye n'avait pas alors hésité à brandir la menace de sanctions face à la première Eglise du Burundi.

Les évêques catholiques ont donc tenu cette fois à justifier leur prise de position. Un droit qui leur vient en quelque sorte de Dieu, explique le président de la Conférence des évêques, Monseigneur Joachim Ntahondereye.

« Quand nous donnons un enseignement en rapport avec la vie sociale du pays, ou quand nous éclairons la vie politique par la lumière de notre prédication, non seulement nous ne nous éloignons pas de notre mission, mais nous y restons rigoureusement fidèles comme les prophètes du temps d'Israël. »

« C'est pour cela que nous devons toujours être attentifs à l'intérêt général et garder ce droit d'élever la voix chaque fois qu'il y a un malaise social, en interpellant ceux qui ont le pouvoir de décision. Mais cela ne veut pas dire que nous voulons prendre leur place. »

Mais ils n'en sont pas restés là. En butte à une poussée fiévreuse des Eglises évangéliques dans le pays, les évêques catholiques ont dénoncé en des termes très virulents « des doctrines diaboliques » portées par des « menteurs hypocrites ».

Tout cela alors que, simple coïncidence ou non, l’épouse du président Pierre Nkurunziza, pasteur d'une de ces églises, et le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, organisent à tour de bras des croisades qui attirent les foules.