La crise politique sépare des familles pour les fêtes de fin d'année au Burundi
Société

Deutsche Welle, 27.12.2017

Au Burundi, des familles, séparées suite à la crise politique, doivent fêter noël à distance. Les réseaux sociaux aident parfois mais ne peuvent pas tout dans cette période particulière.

Depuis le début de la crise politique au Burundi, des familles sont séparées par l'exil de certains des leurs. En cette fin décembre elles doivent célébrer les fêtes de fin d'années à distance, avec l'aide des réseaux sociaux.

Des réseaux bien utiles mais qui ne remplacent tout de même pas la présence physique d'un proche. C'est le cas par exemple pour la famille Ikurahabi André, dans le nord de la capitale Bujumbura.

Habitants du quartier Ngangara 4, plusieurs de ses membres se sont réunis dans un bar pour célébrer noël. Mais malgré les réseaux sociaux, l'absence de cinq des leurs, partis pour l'occident, laisse un vide difficile à combler. "Il faut communiquer, il faut au moins avoir un smartphone pour envoyer un message par WhatsApp, Facebook, Twitter, Instagram", explique Willy Niyonkuru, le cadet de la famille. 

"Mais tu as envie de les rencontrer, de partager un verre, ce n'est pas possible d'envoyer un verre dans un téléphone, dans un WhatsApp !", poursuit-il.Pour lui, il manque un élément essentiel dans les échanges: la proximité et la chaleur humaine en famille.

"Quand vous êtes à côté de quelqu'un, face-à-face, on ressent que vous partagez la même chaleur, que vous êtes ensemble, vous pouvez directement échanger vos soucis", développe Willy Niyonkuru. "Mais quand vous écrivez un texto, ça prend un moment à la personne qui le reçoit de réfléchir 'qu'est-ce que je vais répondre à Willy !" 

Réseau défaillant

Pour Joseph Désiré Tuyihaye, le smartphone lui permet souvent d'oublier la distance qui le sépare de ses grands frères qui sont à l’étranger. Il fait le tour des applications dans son téléphone pour mieux célébrer les fêtes de fin d'années, dans la joie, sans nostalgie ni angoisse. "Tout dépend des réseaux, souvent ils sont interrompus mais quand ils sont bons, on se voit, on échange. Il n'y a plus de nostalgies, on s'envoie des selfies, des vidéos comme si on était ensemble. Seule la présence physique manque. Mais les réseaux sociaux et les connexions sont une bonne chose".

Une bonne chose, sauf quand les familles séparées se heurtent aux coûts élevés et à la mauvaise qualité des réseaux de communication téléphonique. Un réel problème à surmonter pour beaucoup avant de pouvoir établir une relation à distance.